1. Mon patron, cet abruti (7 / 7)


    Datte: 04/12/2017, Catégories: ff, Collègues / Travail

    Résumé du chapitre précédent : Malgré les brutalités et les menaces, nous parvenons à échapper à mon abruti de patron et à ses complices, et ce essentiellement grâce à l’intervention d’un Zorro absolument inattendu. Du peu enviable statut de grand timide maladroit, François est passé à celui de héros sans peur et sans reproche ! Samedi 13 septembre. Lorsque j’ouvre les yeux, les premières lueurs du jour filtrent doucement à travers les tentures de la chambre. Il fait chaud et Cheryl dort, son front tout près du mien, les deux poings serrés sous le menton. Je suis courbatue, j’ai envie de bouger, de me dégourdir un peu, mais j’hésite à le faire de peur de réveiller ma collègue. Je reste immobile, silencieuse, méditant sur les derniers événements, sur cet enchaînement de faits dramatiques qui nous ont conduites à nous sentir si proches l’une de l’autre. Dans l’étroitesse du lit, nous avons remué, cherchant la manière la plus confortable de nous partager le peu d’espace disponible. Ma robe de nuit a fini par remonter, au gré de mes mouvements, et nos jambes se sont emmêlées, Cheryl emprisonnant doucement une de mes cuisses entre les siennes. Le contact de nos peaux nues me rappelle de lointains souvenirs, lorsque petites filles, Pauline et moi nous serrions parfois l’une contre l’autre entre les draps. Des jeux d’enfants auxquels nos parents venaient mettre fin, nous expédiant chacune dans notre lit en faisant mine de nous gronder. Je ne suis plus une enfant, et je pense encore ...
    ... à mes doutes et à l’avertissement de Poppy au sujet de ma brune collègue :« c’est une gouine ». Quelle certitude puis-je avoir à ce sujet ? Bien sûr, elle est couchée près de moi, dans mes draps, mais n’est-ce pas moi qui l’y ai invitée ? Autant hier matin encore l’évocation de cette idée m’aurait fait m’écarter de Cheryl avec une prudence mêlée de suspicion, autant à présent je n’éprouve nulle crainte de ce genre. Je contemple un instant ses yeux clos, les mèches de cheveux sombres et lisses barrant son front, sa bouche entrouverte sur un souffle régulier, puis mon regard remonte vers la fenêtre, vers les tentures mandarine réchauffant les premiers timides rayons du soleil matinal. Qu’allons-nous faire ce matin ? Attendre que les choses bougent sans nous ? Laisser les cognes faire leur métier ? En pensant aux forces de l’ordre, j’éprouve comme un malaise. Pendant le reste de la nuit, j’ai encore entendu des sirènes, au loin. Ces gens qui doivent intervenir là où les choses vont mal m’effraient, m’intimident. J’essaie d’imaginer le sort atroce d’une femme devant déposer plainte pour viol, et admets avoir eu beaucoup de chance d’échapper à un tel drame. Que François en soit béatifié. J’auraismon saint François. Celui qui évoque vraiment quelque chose pour moi. Je pense aussi à Axel. Il faudra lui téléphoner, lui dire que tout va bien… Cheryl soupire, cligne des yeux. Nos regards se croisent, nos sourires s’accrochent. Je devrais m’étirer, allonger mes jambes engourdies, mais ...
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