Mon patron, cet abruti (7 / 7)
Datte: 04/12/2017,
Catégories:
ff,
Collègues / Travail
... devenue suite à ces horribles événements ? Sa souffrance morale a dû être épouvantable. Peut-être les agissements d’un seul homme l’ont-ils dégoûtée de tous les autres ? Je suis lasse de penser, de m’interroger, de me tourmenter le corps et l’esprit. Je devrais encore parler avec elle, mais certains sujets sont délicats, et ne peuvent être abordés qu’au moment opportun. « Il faut vivre l’instant présent », me dis-je alors. « Et le vivre sans crainte, sans honte ni remords ». Cheryl a plongé le visage contre ma poitrine, la couvrant de caresses des doigts, de frôlements de langue, de petites succions. Ses mains sont douces, sa bouche est chaude, je me sens chavirer, je m’abandonne peu à peu. Mes reins se soulèvent, mon corps s’en va de lui-même à la rencontre des mains qui le parcourent, qui le couvrent de petites décharges électrisantes. C’est moi qui ai pris l’initiative, moi qui ai donné le signal, mais à présent le jeu ne m’appartient plus, Cheryl a pris les devants, je sens au fond de moi quelque chose qui m’assaille, qui m’envahit, me submerge. Une vague de tendresse, d’émotion, de plaisir comme je n’en ai plus connus depuis une éternité, et je dois me mordre la langue pour ne rien dire, pour ne pas hurler ma jouissance, pour ne pas embrasser à pleine bouche ces lèvres qui enflamment ma peau nue. Mais je ne veux pas. Je ne peux pas lui dire certaines choses. C’est une amie. Juste une amie. -oOo- Aux informations de neuf heures, une station radio locale parle de ...
... l’incendie du hangar arrière du garage Tulchan, ainsi que de la « surprenante arrestation de Hubert Darville, directeur général de la société Darville Printing ». Les raisons de cette interpellation ne sont pas clairement évoquées, mais le commentateur fait allusion à une « affaire de mœurs » et à des accusations que l’intéressé « nierait en bloc ». — Avec l’incendie, les preuves ont cramé ! grommelle Cheryl.— Ce n’est pas sûr, dis-je pour la rassurer. N’oublie pas que c’est en sous-sol, et que ça manque d’aération. Pas d’oxygène, pas de feu, non ?— Espérons-le.— Ce genre de preuve est difficile à faire disparaître. Par contre, je suis sûre que d’autres indices compromettants ont été détruits. Quoi de plus facile que d’effacer le contenu d’un disque dur, détruire des DVD ou ce genre de choses ?— Oui, de ce côté-là, pas grand chose à espérer.— Tu peux toujours te consoler en te disant qu’une certaine séquence vidéo a probablement été détruite, dis-je lentement. Cheryl me regarde, hoche la tête, sourit. — Ce serait déjà une bonne nouvelle, tiens ! La vérité a beau avoir un prix, cette vérité-là est beaucoup trop coûteuse pour moi. Lorsque nous téléphonons à Axel, celui-ci se montre soulagé de nous savoir saines et sauves, mais il nous bombarde également de questions dès qu’il apprend que toutes les péripéties ayant émaillé les dernières vingt-quatre heures ont quelque chose à voir avec son patron. Il insiste pour que nous venions chez lui, le soir même, pour son barbecue. — Mais… on ne ...