1. Mon patron, cet abruti (7 / 7)


    Datte: 04/12/2017, Catégories: ff, Collègues / Travail

    ... à leur faire confiance, à t’en approcher. Tu dirais : c’est tous des porcs, des obsédés, qui fantasment sur des images de femmes à poil en train de tailler des pipes ou de se faire baiser ! Voilà ce que tu penserais. Alors tu te sentirais seule, et tu te trouverais une amie avec qui tu te sens bien, et tu aurais envie de te blottir dans ses bras, pour avoir des sensations, de la douceur, de la tendresse, et oublier toute cette crasse… Je déglutis péniblement. Ma gorge s’est serrée. — Pardonne-moi, Cheryl…— Pourquoi ? Tu n’as rien à te faire pardonner. C’est moi, juste moi qui ai besoin de temps.— Oui, je comprends.— En ce moment, tu sais, le seul homme qui ne m’effraie pas c’est celui qui te tenait dans ses bras il y quelques minutes à peine… J’acquiesce, émue. Cheryl lève son ballon de blanc, me sourit. — À ta santé, dit-elle avant de le vider d’un seul coup. Elle dépose son verre, me jette un regard flou. — Je suis bourrée ! dit-elle en riant, le dos de la main sur le front.— Moi aussi, tu sais ! dis-je en la prenant dans mes bras. Il serait temps de rentrer.— Oui. Un raclement de gorge, derrière moi. C’est François. — Heu ! Je… je dérange pas ?— Tu nous reconduis ? On est vraiment crevées, je fais.— Pas de problème. Il regarde sa montre. — De toute façon, tu peux pas laisser ta maman trop longtemps seule le soir ! lance Cheryl. François se met à rire. — Ah ! Pas du tout ! Elle est partie chez ma sœur ce matin, et pour toute une semaine. Nous faisons le tour de la ...
    ... maisonnée, saluons les invités et remercions chaleureusement nos hôtes, puis repartons vers la voiture, qui attend devant la maison. Ce n’est pas loin, mais nos pas sont mal assurés. François nous aide. Nous nous accrochons chacune à l’un de ses bras et quittons la propriété. J’ignore de quoi demain sera fait, encore moins puis-je deviner ce qui se produira dans les prochains jours, dans les prochaines semaines. Pour l’instant, je suis trop fatiguée pour réfléchir, et lorsque nous arrivons auprès de la voiture et que François s’échappe un instant pour nous ouvrir les portières, mon regard croise celui, souriant, de Cheryl. Nous nous glissons toutes deux sur la banquette arrière, prêtes à nous laisser conduire comme nous semblons en avoir pris l’habitude. — À la maison, François ! jeté-je d’une voix hautaine lorsque notre compagnon s’est assis à son tour. Il se racle la gorge, et à la lueur du plafonnier à extinction temporisée, je remarque qu’il nous regarde dans le rétroviseur intérieur. — Certainement, mademoiselle, répond-il d’une voix neutre. À quelle adresse souhaitez-vous vous rendre en premier lieu ? La vôtre ou celle de votre amie ? Je regarde Cheryl et nous pouffons de rire au moment où notre chauffeur lance le moteur et que l’éclairage intérieur du véhicule s’éteint doucement. Cheryl accroche les mains au bord du dossier du siège du conducteur et se penche près de l’oreille de notre ami. — Où vous voulez, François. Qu’importe, tant que nous y allons ensemble ! 
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