Liberty
Datte: 03/07/2017,
Catégories:
fh,
couple,
Collègues / Travail
vacances,
sf,
... vie était très agréable, mais nous avions soif de grand large et d’horizons nouveaux. Dès que nous eûmes le bateau bien en main, nous nous sommes élancés « vers l’inconnu ». Façon de parler : nos premières étapes avaient été préparées avec soin. Après… on verrait ! Nous ne savions pas pour combien de temps on partait, peut-être un an, peut-être beaucoup plus. À vrai dire, on s’en foutait royalement. Nous avons vécu une vie de rêve sur ce navire, sans nous soucier le moins du monde du temps qui passait. Liberty était un grain d’univers rien qu’à nous, bercé par les flots, libre comme l’air. Les premiers mois, nous avons entamé un tour de méditerranée, en débutant par la corse, puis la Sardaigne et enfin la Sicile. Nous avons ensuite longuement exploré les îles grecques, passant cet hiver doux et languissant dans de tous petits ports de plaisance, à la chaleur humaine extraordinaire. Au début du printemps, l’appel de l’océan indien nous guida vers l’embouchure du canal de Suez, via chypre. La traversée fut moins difficile que prévu, bien qu’il nous fallut embarquer un navigateur local spécialisé pour franchir ce cap. Le type avait bien failli nous faire heurter une balise, tant son attention était distraite par le luxe à bord. Le profond décolleté de mon épouse n’était peut-être pas non plus étranger à cet incident. Du Karina tout craché ! Malgré cela, le canal fut franchi sans encombre, en une journée à peine. Nous fîmes ensuite une escale à Djibouti, cité cosmopolite mais ...
... étouffante et sans charme, qui nous repoussa bien vite vers notre aventure océanienne. Après avoir longé un bon bout de temps la côte est de l’Afrique et exploré durant quelques semaines le Kenya, nous nous aventurâmes jusqu’aux Seychelles. Durant cette interminable traversée, je me félicitais d’avoir investi dans une seconde cuve à carburant ! Deux années passèrent avant que nous ne quittions les eaux majestueuses de cet archipel idyllique. Armé d’un optimisme sans borne, je décidai alors de rejoindre le moyen orient, en direction de Dubaï, pour y faire refaire le carénage du Liberty. De sauts de puces en louvoiements, notre voyage - à priori à peine planifié - nous emmena à proximité des côtes indiennes aux environ du troisième trimestre 2013. Notre objectif était de faire tout le tour de l’Inde en nous arrêtant quelques temps au Sri Lanka, puis de poursuivre vers la Thaïlande et enfin la Malaisie. Avant de se lancer, le Liberty devait subir une révision, ce qui nécessita une longue escale dans le golfe de Khambhat, en mer d’Oman. La climatisation tomba ensuite en panne, nous bloquant quelques jours de plus dans la zone portuaire industrielle et sans charme de la ville de Surat. Karina n’était pas dupe, elle avait bien compris que nous ne nous trouvions pas par hasard à quelques kilomètres à peine de l’embouchure de la Narbada. Et qui plus est, dans les premiers jours de septembre 2013. Au cours de nos longues discussions dans la moiteur étouffante du bord, elle sentit mes ...