1. Liberty


    Datte: 03/07/2017, Catégories: fh, couple, Collègues / Travail vacances, sf,

    ... rendre au pied du troisième contrefort, celui-là même dont je lui avais tant rebattu les oreilles… Après une bonne heure de zigzags entre les amas rocheux et les souches d’arbres, nous fûmes enfin au pied de l’immense bloc de béton, parfaitement semblable à ses congénères alignés à perte de vue. On ne voyait nulle trace d’érosion accélérée ou d’un quelconque signe de faiblesse. Le radier d’étanchéité présentait lui aussi toutes les apparences d’un travail parfaitement exécuté. Karina, apparemment satisfaite de son inspection, rompit le silence : — Alors, monsieur le pétochard… vous osez encore la ramener, là ?— Ok, d’accord, t’as gagné. Ça à l’air assez résistant pour durer au moins plusieurs vies, concédai-je, d’un ton renfrogné.— Franck, et si tu desserrais les dents ? Juste un poil !— Hmm…— Allez, réjouis-toi, va. Il est pas prêt d’arriver quelque chose à notre bébé ! Juste au moment où elle terminait sa phrase, une vibration puissante ébranla les éboulis autour de nous, faisant rouler quelques pierres sur le sol. Je sautai en l’air, comme un pauvre diable venant de mettre le pied sur une ligne à haute tension. — Bordel ! Qu’est-ce que c’est encore ce truc !— Calme-toi donc. C’est rien, juste un petit séisme… J’étais tellement sur les nerfs que je n’arrivais même plus à maîtriser mes tremblements. Karina se mit en devoir de me rappeler que l’Inde était classée en bonne place parmi les pays les plus exposés aux catastrophes sismiques. Comme si je ne le savais pas déjà ...
    ... ! — Je te rappelle que moi aussi j’ai bossé sur ce projet, ma poulette !— Et pourtant, à la première secousse, tu pisses dans ton froc. Détends-toi un peu, voyons…, me susurra-t-elle avec un sourire plutôt coquin, en s’avançant vers moi. Je vérifiai l’état de mon pantalon ; avec la peur bleue que je venais d’éprouver, je ne jurais plus de rien. Mais non, mes nerfs n’avaient pas lâché à ce point. Ouf ! Je ne cogitai pas plus avant : une jolie blonde requérait d’urgence mon attention. J’avais l’impression qu’elle se trouvait soudain pourvue de trois paires de bras, comme la déesse Kali ; ce nouveau don d’ubiquité lui permettait d’explorer au mieux mon corps de ses mains. Passant sans transition de Thanatos à Eros, je me déshabillai en même temps que Karina, utilisant mes vêtements pour nous confectionner un petit nid d’amour au pied du barrage. Je n’eus pas le temps de terminer qu’elle prenait déjà les choses en main, sans plus se préoccuper de se faire surprendre dans une position des plus compromettantes. Face à cette pécheresse parfaitement rompue à tous les jeux de l’amour, je passai très vite du rôle de victime consentante à celui de bourreau de son corps. En fin d’après-midi, nous plantions la tente à un jet de pierre de notre imposant Range Rover. Tout en préparant un feu pour le soir, je regardais rougeoyer dans le couchant l’énorme paroi de béton, telle un golgotha maléfique. Cette nuit-là, un cauchemar me tira brutalement de mon sommeil ; je me redressai en sueur, ...