1. Rêve d'amour


    Datte: 06/12/2017, Catégories: hh, voisins, campagne, train, revede, Oral hdanus, hsodo, fantastiqu, inithh, Gay

    ... apostrophe. Pourtant, à sa grande surprise, Jérôme lui rendit son sourire. Adrien, pris à son propre piège, se troubla et se hâta, les jambes en coton, de regagner sa place et de plonger dans son bouquin. Les lignes dansaient devant ses yeux. Qu’est-ce qui lui prenait, à ce macho de Jérôme, de lui faire des sourires ? Où voulait-il en venir ? Cherchait-il à l’attirer pour mieux le ridiculiser ensuite ? Mais comme il était charmant, ce sourire ! Comme ces lèvres pleines s’ouvraient élégamment sur de jolies dents nacrées ! Comme on avait envie de la mordre, cette bouche, et d’être mordu par elle ! Adrien sentait son sang bouillonner. Tout au long du voyage, son livre inutile sur les genoux, il contempla, bouche bée mais folie en tête, le dos puissant de Jérôme. Le soir, il faillit manquer son train de retour. Il courut, l’attrapa au vol et entra tout essoufflé dans la voiture. Jérôme, déjà installé, l’accueillit par un large sourire et un salut de la tête. Adrien n’en crut pas ses yeux. Sa surprise fut telle qu’il négligea de répondre. Ébaubi, il passa tout le voyage, l’air égaré et les yeux hagards, à dévisager, presque sans le voir, Jérôme qui, s’il ne renouvela pas ses marques de sympathie et ne jeta pas d’autres regards à Adrien, négligea, il est vrai, de lui tourner le dos. *** Adrien cherchait en vain le sommeil ; était-ce dû à la chaleur, qu’il appréciait pourtant et qui d’ailleurs, grâce aux fenêtres ouvertes, était toute relative ? Ou à cette joute nonchalante qu’à ...
    ... la fin juin disputent le jour et la nuit, et qui semble ne jamais devoir s’achever ? Non, la responsabilité en incombait plutôt au souvenir de la conduite inexplicable de Jérôme. Il avait l’impression d’avoir l’homme devant les yeux, avec aux lèvres ce sourire si séduisant, et Adrien, incapable de se débarrasser de cette image, allongé nu sur son lit, le drap rejeté sur ses pieds, donnait libre cours à ses fantasmes et autorisait sa main à s’égarer entre ses jambes… Soudain, il entendit crisser le gravier. On marchait dans le jardin. Dans le village, si personne ne fermait ses portes, nul ne serait entré quelque part sans s’annoncer par un coup de sonnette, particulièrement à cette heure tardive où la plupart des habitants dormaient depuis belle lurette. Adrien, vaguement inquiet, se leva, enfila un peignoir et se mit à la fenêtre. D’abord, il ne vit rien, puis une silhouette vêtue de noir sortit de l’ombre et se mit à aller et venir, comme indécise. — Qui est là ? demanda-t-il surpris. La forme leva la tête et Adrien eut un coup au cœur : c’était Jérôme. — Bonsoir, dit celui-ci, l’air vaguement gêné. Je ne te réveille pas ? Adrien ne répondit pas : la surprise, et le fait de ne pas être sûr des intentions de son visiteur le rendaient muet. — Je ne pouvais pas dormir, poursuivit Jérôme, et je me suis dit que, si tu étais dans le même cas, on pourrait peut-être prendre un verre… Je peux entrer ? Adrien se refusa le droit de réfléchir : qui sait ? Une crainte indéfinissable, un ...
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