1. Lutte des classes


    Datte: 12/12/2017, Catégories: fh, amour, nonéro,

    ... suis rendu compte ce soir-là que je n’étais que l’ouvrier qui vous avait dépanné en échange d’un grand service il est vrai. Donc vous pouvez considérer que nous sommes quittes. Nous ne sommes pas du même monde, et bien que vous rejetiez les opinions de votre père, vous êtes comme lui, aussi méprisante. Adieu madame. » Julien se lève, prend les papiers et s’en va. Ce départ précipité a foudroyé Anne. Lorsqu’on lui a confié cette affaire, qu’elle a connu le nom du bénéficiaire, elle a pensé que c’était un moyen de revoir Julien et peut-être d’avoir une nouvelle aventure amoureuse ou même une liaison. Elle espérait ce soir amorcer les prémices de retrouvailles. C’est pour cette raison qu’elle lui avait parlé de séduction. Mais elle a totalement échoué. Au contraire, elle a tout brisé. La dernière apostrophe de Julien lui a fait comprendre qu’il éprouvait pour elle des sentiments profonds, qu’il l’aimait peut-être. Et surtout cela lui a ouvert les yeux, elle se rend compte que c’est la seule personne sincère qui l’ait vraiment aidée, appréciée, en un mot, qu’elle l’aime. Julien est sorti en rage de l’immeuble. Il avait une occasion de renouer avec Anne et il a laissé son sale caractère prendre le dessus. Il a prononcé des paroles qu’il regrette amèrement. Après ça, elle ne voudra jamais plus le revoir. C’est d’ailleurs sûrement mieux ainsi, ils ne sont pas du même milieu, ça n’aurait jamais marché entre eux. Il est retourné chez Paul et Annie pour amener les documents. Son ...
    ... visage figé les a surpris. — Que se passe-t-il, les papiers n’étaient pas prêts ? Lui demande Paul.— Si tout est là.— Tu n’es pas content de notre accord.— Oh si, vous êtes trop bon et je ne mérite pas tout ce que vous faîtes pour moi.— Mais pourtant tu as l’air fâché.— Non, ce sont des histoires personnelles, rien à voir avec vous. » Ils ont compris que Julien ne parlerait pas. Il les a quitté, refusant de partager leur repas. Julien est rentré chez lui. Pour la première fois de sa vie, il va boire, se saouler. Il a une bouteille de whisky, cadeau d’un client. Il l’avait rangée. Il s’assied à table et commence à boire. Il doit vaincre sa répulsion devant l’amertume, la brûlure de la boisson. Mais il sait que c’est le seul moyen d’oublier. Il poursuit cette thérapie. Allongé ivre, dans sa cuisine, dans son ébriété, il rêve. Anne est près de lui, lui parle, lui dit des mots d’amour. Elle le supplie de l’aimer, de vivre avec elle. Elle lui mouille le front. Mais pourquoi n’ai-je pas bu plus tôt ! C’est merveilleux, tous mes désirs se réalisent. Il comprend maintenant pourquoi les copains boivent. C’est décidé, chaque soir il va se saouler ! Pouah, que c’est mauvais ! On croirait du café salé. Il a l’estomac retourné et vomit longuement sur le coté. Une compresse d’eau froide lui rafraîchit le front. On lui soutient la tête. Et surtout la voix d’Anne est toujours là dans ses oreilles. — Réveille-toi mon amour. Pardonne-moi, je ne voulais pas te faire de mal. Je t’aime, je veux que ...