1. Lutte des classes


    Datte: 12/12/2017, Catégories: fh, amour, nonéro,

    ... la cuisine qui est terminée. Julien a placé une prise provisoire dans la chambre, une autre dans le bureau. Ainsi, elle pourra vivre normalement. Il a pris son numéro de téléphone. Et il est parti, lui serrant seulement la main, ayant espéré un baiser qui n’est pas venu. Elle l’aurait fait avec un copain, mais n’a pas osé avec lui. À peine séparés, chacun de son côté s’est mis à chantonner, heureux de la journée qu’il venait de passer. Attendant surtout la prochaine rencontre. Trois semaines ont passé. Ils se sont retrouvés quelques soirs et surtout chaque week-end, travaillant chacun l’un pour l’autre. Pourtant leurs relations n’ont pas évoluées. Simplement ils s’appellent par leur prénom, mais se vouvoient toujours. À chaque séparation elle voudrait l’embrasser, ce qu’il espère, mais elle n’ose pas. Ce samedi, il sonne à la porte en bas, bien qu’il connaisse le code. Elle l’attendait derrière la porte qu’elle ouvre dès qu’il apparaît sur le palier. — Bonjour et merci Julien, entrez vite » Il est surpris par cet accueil enthousiaste. — L’agent EDF est passé pour relever le compteur, lui dit-elle. La dernière fois il m’avait dit que si je ne faisais pas refaire l’installation, il serait obligé de le signaler, et l’on me couperait le courant. Cette fois-ci, dès l’entrée, il m’a félicitée d’avoir fait faire les travaux « et on voit que c’est du travail de professionnel ». Tu ne peux pas croire comme j’étais heureuse. » Tout à coup elle réalise qu’elle l’a tutoyé, un simple ...
    ... ouvrier ! Que va-t-il penser ! Julien a lui aussi entendu le tutoiement. Il la voit gênée. Alors il se lance aussi. — Je suis heureux de t’avoir fait plaisir. Et merci à toi : j’ai reçu les notes de mes devoirs, c’est sensationnel ! » Ils se regardent puis éclatent de rire ensemble. — On était bête de se vouvoyer. On se connaît suffisamment pourtant, lui dit-elle.— Mais je croyais que chez les riches on se vouvoyait entre amis. » Elle se hausse sur la pointe des pieds pour l’embrasser. Il la saisit comme une plume et la monte à sa hauteur. Dans le mouvement les lèvres dérapent et se retrouvent. Pourtant aucun des deux n’ose franchir la barrière des dents, et c’est un baiser amical. Quand il la repose, tout est changé. Ils se sentent proches, solitaires et solidaires malgré leurs différences, ils se retrouvent moins seuls. Tout devrait les séparer, mais ils se sentent proches. Julien a monté les dernières prises qui manquaient, installé le lustre dans la salle de séjour, le radiateur d’appoint dans la salle de bain. Elle a tiré les dernières pages du mémoire, rassemblé le tout dans une chemise. Les travaux d’électricité sont terminés. Le mémoire est frappé. Plus aucun motif ni occasion de se rencontrer. Leur rencontre totalement inattendue, improbable, se termine aujourd’hui. Il s’est rendu compte qu’il aimait être avec elle, parler, que ce serait une compagne idéale. Mais pas d’illusion à se faire, il n’est rien pour elle. Anne a été embauchée dans un cabinet et cette fois-ci ...
«12...8910...21»