1. Les chambres


    Datte: 13/12/2017, Catégories: fh, bizarre, hotel, nonéro, amourcach,

    Ils se voyaient dans des hôtels de la périphérie. Près d’un parc ou d’un bois. Quelquefois, ils se rapprochaient du centre de la ville. Cela dépendait de certaines choses. Des affaires d’agenda. Ils évitaient les autoroutes, les zones industrielles, ce genre d’endroit. C’étaient des chambres doubles simplement agencées. Murs blancs / sable ; neutres. Il ne s’agissait pas de créer des souvenirs. Il s’agissait de baiser. Ils étaient d’accord là-dessus. Quand le soleil filtrait par les persiennes, il regardait sa peau. Passait lentement sa main dessus. Elle se retournait, embarrassée. Et ils remettaient ça. Il la prenait sur le lit, sur la moquette, sur une chaise, dans la douche, sur le lavabo, contre la porte, contre l’autre porte, contre la fenêtre. Ensuite, ils s’effondraient sur les draps chauds. En sueur et satisfaits. Ils s’étaient rencontrés dans un magasin de vêtements. Une de ces grandes enseignes du centre où les hommes et les femmes se croisent en se guettant du coin de l’œil sur une musique sensuelle que diffusent fort des haut-parleurs invisibles. Ils s’étaient croisés. Lui, vraiment, il appréciait ces endroits. Les frôlements. Il aimait deviner ce que les femmes tenaient dans leurs mains. Ça avait été rapide. Un regard, puis un autre. Elle portait une petite robe blanche bon marché mais qui lui allait bien. À la sortie du magasin, il l’avait attendue, une cigarette coincée au coin des lèvres. Lui en avait tendu une. Avait souri. Et maintenant ils baisaient dans ...
    ... des chambres. Des chambres qui ne leur appartenaient pas. Des chambres d’hôtel. Quelquefois, elle regardait la ville au loin, tournait le dos à son amant qui s’étirait dans le lit. Ils ne laissaient pas la nuit les surprendre. Quand le soleil tournait vers l’ouest, qu’il allumait les tours, elle tirait les rideaux. Et chacun rentrait chez lui. C’était entendu. Pas de questions. Pas d’investissement. Pas de sentiments. Juste du sexe. Mais, se demandait-il, est-ce que « juste du sexe » existait ? Est-ce que « juste du sexe » était seulement possible ? Quand il pensait à elle le matin en se réveillant ou dans la journée au travail, il se sentait excité. Était-ce « juste du sexe », il n’aurait su le dire. Elle avait dit :« Je suis mariée, j’ai deux enfants, je travaille dans une agence de voyages, j’ai besoin de m’amuser ». Et il avait hoché la tête. Il la regardait dans le reflet d’une fenêtre, dans celui d’un miroir. C’était pareil pour lui, avait-il dit. Exactement pareil. Même situation. À peu de chose près. Mêmes enjeux. Elle avait paru rassurée et ils l’avaient refait. Ils communiquaient par SMS, ou par mail sur des boîtes sans nom. Ils ne connaissaient pas l’identité de l’autre. C’était lui qui réservait les chambres. Lui qui payait. Il entrait le premier dans l’hôtel. Moquette épaisse, relents de café. Elle le rejoignait un peu après. Ces moments d’attente l’excitaient. Il se regardait dans une glace. Déboutonnait sa chemise. Se servait dans le minibar quand il y en avait ...
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