Les chambres
Datte: 13/12/2017,
Catégories:
fh,
bizarre,
hotel,
nonéro,
amourcach,
... détails, se servait des fenêtres, des miroirs, de la télévision éteinte. Regardait son cul. Il aimait la regarder. Quand le mois de juillet tira sur sa fin, il lui demanda si elle ne voudrait pas venir dîner avec lui. Ou déjeuner. Peut-être qu’ils ne travaillaient pas loin l’un de l’autre en fait. Ou prendre un café. Juste pour voir. — Et où travailles-tu ? demanda-t-elle.— Dans le centre.— Tout le monde travaille dans le centre, non ?— Toi aussi ?— Arrêtons-nous là. Tout est très bien comme ça, dit-elle en jouant avec son alliance. Tu es marié, tu as des enfants. Moi aussi. Notre vie est faite. Il n’est pas question d’aller plus loin. Il faut que tu comprennes que je n’ai pas envie de parler avec toi. Elle se rhabilla. — Arrête d’en vouloir plus. Ça ne sert à rien. Si tu veux continuer, arrête ça. Elle s’approcha, passa une main sur son torse, embrassa son ventre. Il s’excusa. Ils remirent ça. Dans la ville désertée, ils baisèrent. Tandis qu’elle prenait sa douche, il allumait la télé quelquefois. Des bandeaux de nouvelles affolantes tournaient sous des images brutes. Le temps passait vite. Ensuite, elle lui prenait la télécommande des mains, coupait l’image.« Qui ça amuse ? Toi ? » Ils n’existaient pas. La pluie coulait sur les immeubles de verre. Puis la chaleur revenait. Il mangeait avec des collègues à midi dans le quartier d’affaires. Des milliers d’hommes et de femmes arpentaient une gigantesque esplanade devant de larges jets d’eau. Souvent, il se surprenait à la ...
... chercher du regard. Il y eut des feux d’artifice. Des week-ends prolongés. Des moments où ils ne se virent pas. Des plages plus ou moins longues. Il feintait, tentait de duper. — Pourquoi tu ne pars pas en vacances ? C’est à cause de moi ?— Tu veux dire que j’hésiterais entre une plage déserte et toi ?— Qui te parle de plage déserte ? Pourquoi est-ce qu’il n’y aurait personne ? C’est août. Il y a du monde partout en août.— Sauf ici.— Pourquoi tu ne pars pas ?— À cause du travail de mon mari.— Il fait quoi ?— Il fait son travail. Ça suffira. Et toi, pourquoi tu ne pars pas ?— Parce que je n’aime pas partir l’été. Les enfants sont petits. Je peux encore me le permettre. Mais il aurait voulu dire « à cause de toi ». Cela aurait bien sonné à ce moment précis. Mais était-ce seulement la vérité ? Il n’en avait pas la moindre idée. Un jour, cela fut particulièrement intense. Il n’en revenait pas. — Le temps, dit-il, il n’y a rien de mieux pour bien le faire. Mais il savait que ce n’était pas si simple. Elle semblait détachée. Il joua du doigt sur sa cicatrice au bas de son dos. — Comment tu t’es fait ça ?— Ça m’est arrivé, c’est tout.— Bordel, tu pourrais parler, non ? Juste un peu. Je ne te demande pas ton passeport.— Si tu n’avais pas été marié, nous ne serions pas là. Tu viens, je viens. On baise, on part. Tu devrais déjà être heureux d’avoir cette chance-là. Il est rare que les hommes et les femmes s’encastrent si bien, non ?— C’est très bien comme ça, singea-t-il bêtement en se ...