Les chambres
Datte: 13/12/2017,
Catégories:
fh,
bizarre,
hotel,
nonéro,
amourcach,
... un. Lisait les tarifs inscrits au mur. Ils baisaient comme un couple adultère. Avec rage et sans inhibition. Ils y mettaient de l’entrain. Des mots. Des expressions de film porno. Des postures de pro. S’il avait pu, il aurait capturé ça sur son appareil numérique. Mais elle avait refusé. Il allumait une cigarette quand ils avaient fini. Il crachait la fumée vers le plafond. L’odeur qui régnait après leurs ébats, ce n’était pas possible. Il baissait la tête lorsqu’il quittait la chambre. Évitait le regard du personnel d’étage. Regardait ses chaussures en rendant les clés au réceptionniste. Quand il allumait sa cigarette, il était temps de parler. Mais tout était si cadenassé, si balisé qu’il était impossible d’obtenir une confession, si minime soit-elle. Plusieurs fois il lui avait posé des questions sur son mari. Elle avait dit :« Je ne veux rien savoir de ta femme. Ni de tes enfants. Il n’y a rien entre nous. Je n’existe pas. Et tu n’existes pas ». « Je ne veux rien savoir », avait-elle répété,« je ne veux rien savoir. Ne me demande rien ». Il s’interrogeait. Roulait sur le lit en jouant avec des savons minuscules et emballés dans de jolis papiers. Elle partait la première. Et tandis que le jour mourait, il rentrait en taxi. Les grandes tours du centre brisaient la pluie. Depuis la vitre arrière, il observait les nuages s’amonceler sur la ville. Elle portait son alliance, une petite bague ronde et dorée. Il lui disait qu’il ne préférait pas porter la sienne. Elle lui disait ...
... qu’elle s’en moquait, que ça ne la regardait pas. C’était un drôle d’été. Un été de merde. Quand le ciel ne se déchirait pas sous des trombes d’eau tiède, quand il ne se zébrait pas d’éclairs, la chaleur revenait à l’abordage, étouffante, épuisante. Les après-midi s’allongeaient. Ils transpiraient. Dans les draps froissés, ils laissaient de l’eau. Il plongeait sa tête dans l’oreiller, respirait un long moment. Les heures passaient. Pas plus de quatre. Il la regardait fumer une cigarette devant les rideaux ouverts. Était-elle belle ? Il l’ignorait. Cela dépendait. À certains moments, elle était à couper le souffle, à d’autres, elle lui semblait terriblement banale. Le temps passait, leurs rencontres se rapprochaient. Il tentait de lui parler. Son travail. Ses impressions sur leur relation.« Quelle relation ? » rétorquait-elle en avançant vers lui. Tout juste concédait-elle à admettre que son boulot à l’agence ne l’excitait guère. Elle avait une cicatrice courte et incurvée sur le bas du dos. Un grain de beauté sur la joue gauche et sur l’intérieur de la cuisse droite. Ses yeux étaient clairs mais l’un des deux avait une teinte légèrement différente. Elle avait trois couronnes et une jolie langue. Ses cheveux, quand elle les détachait, bouclaient légèrement sur ses épaules. Il y avait aussi cette autre entaille longue et fine à l’aine. Ses mains étaient sèches. Elle les lavait souvent. Mettait de la crème dessus. Il la regardait fumer à la fenêtre. Se cachait pour observer les ...