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Mon enfer (4)
Datte: 16/12/2017, Catégories: Divers,
... Gino irait-il chercher ailleurs ce qu’il trouve à la maison ? Finalement, je m’en tire par une pirouette ! Le regard de notre patronne se pose sur moi, comme si elle me découvrait, comme si soudain j’existais pour elle autrement que par le fait d’être son employée. — Tu vois bien, Francine… Claude dit et pense bien comme moi. Il n’a aucune raison de te tromper avec qui que ce soit ! — Les hommes ont-ils besoin d’avoir des raisons pour aller voir ailleurs ? — Allez ! Mange pendant que c’est chaud, au lieu de psychoter de la sorte. Nous nous plongeons toutes les trois dans nos assiettes et seul le bruit des couverts troue le mur de nos silences. Le café arrive et avec lui l’addition. Dans la rue nous reprenons le chemin du bureau. — Bon ! Les filles, je dois voir un client pour une facture non réglée ! J’en ai pour deux bonnes heures, vous ferai bien sans moi pendant ce temps ! À tout à l’heure vous deux ! Nous la regardons partir vers sa petite voiture et alors que nous gravissons les quatre marches qui mènent à notre travail, je sens peser le regard de Francine sur les feux du véhicule qui disparaît au coin de la rue. — Je ne sais pas comment elle fait. Toujours toute seule ! Je ne l’ai jamais vue avec un homme… et pas avec une femme non plus… enfin elle est bien secrète notre patronne. Mais toi Claude aussi parfois ! Je te trouve bien solitaire et secrète ! Je ne te connais pas encore beaucoup, mais j’apprécie de bosser avec toi ! Je reconnais que je m’emporte un peu vite, ...
... mais je ne sais pas pourquoi, je suis certaine que Gino me cache des choses. — Tu devrais peut-être en parler avec lui ! Je crois que c’est la meilleure solution. — Je sais… je sais, mais j’ai si peur… et nous avons deux enfants maintenant alors… que faire ? Il n’y a rien à répondre à cela. Je voudrais la rassurer, mais je n’ai pas le cœur à faire une vacherie à Mélanie non plus, alors entre deux sourires, je décide de me taire. Notre journée se termine avant le retour de notre patronne. Francine ne traine pas au bureau. Et je me retrouve seule sur un trottoir à ne pas savoir quoi faire de ma grande carcasse. Je passe boire un pot dans un troquet, puis je rentre gentiment chez moi. Je me délasse un peu en écoutant de la musique. J’adore un peu de classique, allongée sur mon canapé. Quand le morceau prend fin, je me dis qu’il est l’heure de la douche. En deux temps et trois mouvements, ma jupe et mon corsage sont expédiés sur les carreaux du sol de ma salle de bain. Mon soutif rejoint ma culotte avec le reste et me voici me coulant sous un jet plus que tiède. Le gel douche au lilas embaume le réduit sous lequel je me suis réfugiée. Je passe un temps fou dans la douche, j’aime bien me ressourcer et je trouve que c’est un endroit idéal. Pouvoir me frictionner longuement m’a si longtemps été impossible qu’il me semble normal d’en profiter largement depuis que je possède cet appartement. Je perds même la notion de l’heure alors que mes mains frictionnent mon corps, sans omettre un ...