1. Mon enfer (4)


    Datte: 16/12/2017, Catégories: Divers,

    ... seul centimètre carré de ma peau. Elles vont, viennent et repassent à plusieurs reprises sur des monts, des vallons et fatalement mon esprit s’échauffe. À triturer aussi bien mes seins qu’à effleurer mon ventre je ressens les premiers picotements d’une envie latente. Je laisse un peu mes doigts s’égarer dans des creux intimes, sur des surfaces érogènes au possible. Ma respiration devient haletante et le sang bat à mes tempes. Je sais que si j’insiste un peu encore, je vais me faire jouir seule, là sous la pomme qui m’arrose de la tête aux pieds. Les yeux fermés, je débute un voyage solitaire où mes mains naviguent sur le bateau de mes fantasmes. Je ne suis plus rien d’autre qu’un pantin en quête de plaisir, et les bougresses savent si bien où aller pour me tirer quelques soupirs. Je vais presque y parvenir quand une alarme se met à sonner au fond de mon crâne. Je ne sais pas ce qui se passe, l’eau m’empêche de percevoir quoi que ce soit, mais je suis arrêtée net dans la montée de mon orgasme. D’un geste rageur et machinal, je coupe le jet qui coule. Et dans le silence soudain qui se fait, je saisis que c’est la sonnette de la porte d’entrée qui m’irrite à ce point. Qui peut bien venir à une pareille heure me déranger ? J’enfile à la hâte un peignoir et frotte mes cheveux avec une serviette, tout en me dirigeant vers l’entrée. Un coup d’œil au judas et la silhouette qui s’affiche dans le couloir, de l’autre côté, ne me laissent présager de rien de bon. Je donne un tour de ...
    ... clé, et ouvre l’huis. La femme qui se tient là est en pleurs. Ces yeux sont deux fontaines qui lui maculent le visage. — Francine ? Mais qu’est-ce qui t’arrive ? Que fais-tu ici à une heure pareille ? Entre ne reste pas dans le corridor. Allez vient ! Elle renifle un grand coup, se remet à pleurer et entre chez moi. — Je les ai surpris ! Ils s’étaient endormis. Dans notre lit… tu te rends compte ? Sous mon propre toit, dans ma maison. — Attends ma belle ! Calme-toi et raconte-moi tout cela ! Tu veux… — Oui ! Oui ! Je… les salauds… tu imagines ça ? Chez moi, chez nous… avec les enfants dans la maison… — Tu veux boire quelque chose pour te remettre ? Après tu me diras… — Je te dis que je les ai trouvés, endormis, à poils dans notre plumard ! Et dire que je la croyais... mon amie… dire que c’est moi qui l’invitais à venir plus souvent chez nous ! Je suis partie pour ne pas lui arracher les yeux ! Oh ! Claude… oui, donne-moi un alcool fort, le plus fort que tu as ! — Je n’ai rien de plus costaud que du cognac. Ça ira ? — Oui donne ! Je suis écœurée. Elle s’assoit sur le canapé et prend son visage entre ses mains. Elle sanglote à nouveau doucement et je vois sa poitrine qui avance et recule au rythme de ses pleurs. Je me dis qu’il faut être bête pour baiser et s’endormir ensuite. Pas étonnant que Mélanie ne soit pas rentrée à son bureau avant que nous le quittions. Le verre à peine servi qu’il est englouti par la femme qui rumine sur mon sofa. — Elle n’avait même pas pris la peine de ...
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