49.2 Dans ma tête, dans mon cœur, dans ma chair
Datte: 18/12/2017,
Catégories:
Entre-nous,
Les hommes,
... envie de hurler… Il recule et, d’un petit geste de la tête, il me fait signe d’entrer… je le vois avancer vers la porte vitrée en terrasse et s’arrêter juste au seuil, le dos appuyé au mur… il allume sa cigarette et tire dessus une première fois… la fumée chaude traverse ses poumons en provoquant sur son visage une grimace typique… Je referme la porte derrière moi… je le regarde fumer en silence… et instantanément mes narines sont touchées et coulées par l’odeur de cet appart, si racé, si caractéristique, si unique, par ce mélange d’odeur de gel douche, de cigarette, de deo, de lessive, de tanière de mec… cette tanière qui vibre de sa présence masculine… Le silence devient gênant… j’ai besoin d’entendre le son de sa voix… j’ai besoin de l’entendre sur un ton joyeux, j’ai besoin de sentir que ça lui fait plaisir de me revoir… hélas, je sais que ça ne va pas être le cas… j’ai toujours l’impression que si je suis là, c’est pour me faire passer un savon… j’ai besoin de savoir pourquoi il est énervé après moi… Je me sens comme une petite mouche prise dans une toile d’araignée, en attendant que la grosse bébête vienne la dévorer… Vite, casser le silence. « Je ne m’attendais pas à te trouver à la brasserie, je pensais que tu étais au repos ou à l’entrainement… » je tente de me justifier. Dehors, ça gronde de plus en plus fort… un double éclair de foudre réverbère dans l’appart… l’orage est désormais tout proche… il ne va pas tarder à éclater… J’ai l’impression que dans sa petite ...
... tête aussi ça gronde de plus en plus fort… un double éclat de colère fulmine de ses yeux bruns… oui, l’orage va éclater… je tente de prévoir sa puissance… « Alors, tu vas pouvoir jouer demain ? ». « C’est pas tes oignons… » il me balance sur un ton agressif. Il est vraiment énervé… je sens qu’il a besoin de décharger sa colère, de la laisser éclater… Un dernier coup de tonnerre, un dernier éclair, des grandes gouttes commencent à tomber sur la petite terrasse et sur la ville… Une dernière taffe, le mégot écrasé, sa colère commence à tomber sur le petit Nico… « Nico… tu as été raconter quoi à Thibault ? » je l’entends me balancer à brule pourpoint sur un ton très accusatoire. « Qu-quoi ? » je tente de m’accrocher, alors que ça question me percute avec la puissance d’un coup de poing assené en pleine figure. « Qu’est-ce que t’as raconté à Thibault ? » il insiste, sa colère de plus en plus incandescente. Putain… Thibault n’a pas fait ça… il n’a pas parlé à Jérém de nos confidences… je ne peux pas le croire… « Mais rien » je mens à nouveau en tentant de me défendre comme je peux. « Putain ! Thibault sait des trucs ! » il me balance, en se retenant tout juste de gueuler. Ses yeux fulminent, le ton de sa voix est de plus en plus virulent. « Qu’est-ce t’as été lui raconter ? » répète-t-il, furax. « Comment ça… il sait des trucs ? » je tente d’esquiver. « L’autre soir il a fait des réflexions… » lâche-t-il. « Quel genre de… réflexions ? » je tente de temporiser. « Peu importe, merde ! ...