Un futur grisâtre
Datte: 20/12/2017,
Catégories:
mélo,
sf,
policier,
... toujours en état de marche, garés devant. Elle sortit de la voiture, grimpa les trois marches du perron et franchit le seuil. Pour se rendre à son bureau, elle traversa un couloir, s’arrêta devant un distributeur cassé où elle prit un café. Elle croisa quelques collègues qui stoppèrent leurs conversations à son arrivée, s’empara du paquet de cigarettes de l’un d’eux qui ne protesta pas, en alluma une et le remercia en lui soufflant dessus. Elle les regarda s’éloigner, les méprisant pour leur lâcheté. Elle écrasa la cigarette à peine entamée par terre et jeta la boîte par la fenêtre. Elle entra dans son bureau, lança son imperméable sur le portemanteau qu’elle manqua et s’assit sur la chaise en bois. En face d’elle, clouées au mur, les photos de toutes les victimes recensées. Elle les photographiait à la morgue, où elle se rendrait tout à l’heure et les accrochait là, bien en évidence. Un moyen comme un autre de repousser les éventuels visiteurs. Elle ne les gardait pas là pour trouver un indice ou un point commun entre toutes. C’était peine perdue. Elle attendit que les heures passent, une habitude quotidienne partagée par tous les membres de la police. De temps en temps, un appel au secours réveillait le commissariat et quelques hommes se précipitaient dehors. Le plus souvent, il s’agissait d’un anonyme excédé par les agissements d’une bande au pied de son immeuble. Les policiers se rendaient sur place et tentaient de ramener l’homme à la raison, sans chercher à arrêter les ...
... voyous qui regardaient la scène en ricanant. Il ne fallait guère plus d’une journée pour que le corps de l’imprudent soit retrouvé criblé de balles ou pendu à un lampadaire. C’était devenu la principale utilité de ces pylônes depuis que l’éclairage public avait été supprimé. À midi, engourdie et somnolente, elle se leva et sortit fumer dans la rue. Elle tomba sur le médecin, qui était CERTAINEMENT rentré avec le commissaire. — Salut ! Je partais pour la morgue, vous m’accompagnez ? Elle hocha la tête en guise de réponse et monta dans sa voiture. Il parla pendant le trajet, mais elle ne l’entendait pas. Elle regardait en l’air, tentait d’apercevoir un coin de ciel. Ce gris suffocant l’oppressait, les couleurs lui manquaient. Elle aurait donné cher pour revoir le soleil. Ils arrivèrent rapidement sur place, la circulation s’étant fluidifiée au cours des années qui avaient suivi le cataclysme, personne n’ayant les moyens d’entretenir une voiture. Ceux qui en avaient, toujours les mêmes, dépensaient une fortune en carburant. Ils s’arrêtèrent devant l’hôpital qui n’avait pas trop souffert de dégradations. Les vandales avaient sans doute envie de garder cet endroit en bon état en sachant qu’ils y séjourneraient à un moment ou à un autre de leur vie. — Vous connaissez certainement le chemin pour aller jusqu’à la morgue. J’ai des choses à faire, je vous rejoins ensuite. Elle ouvrit les portes battantes de cette pièce qu’elle avait si souvent franchies ces derniers temps. Elle avait ...