1. Conquêtes et Victoire


    Datte: 20/12/2017, Catégories: fh, ff, jeunes, copains, école, amour, Voyeur / Exhib / Nudisme BDSM / Fétichisme jeu, attache, yeuxbandés, glaçon, mélo, portrait, amiamour,

    ... masquer. Elle avait une nuque gracile, un visage ovale joliment souligné par les arêtes de sa mâchoire. Sous les cheveux ébouriffés, un front bien dégagé surmontait de fins sourcils, des yeux très clairs, un petit nez droit, une bouche aux lèvres bien dessinées. Rares étaient sans doute ceux qui s’apercevaient de la juvénile pureté de sa grâce androgyne, trompés par son look qui les faisait hésiter. Était-elle néo-punk ? Était-elle gouine ? Je ne lui avais jamais posé la question, mais elle s’était chargée un jour d’y répondre anticipativement, dans un rire qui n’était que pudeur. « Je ne connais pas moi-même mon identité sexuelle. Peut-être suis-je plus troublée par les femmes. Mais je suis fondamentalement asexuelle. » Inévitablement, sa personnalité attirait mon œil de photographe. Je lui demandai si elle accepterait que je tire son portrait. Elle hésita quelques instants. — Jusqu’il y a peu, j’aurais refusé, pour tout le monde. Mais si c’est toi, c’est différent. Je lui avais donné rendez-vous trois jours plus tard, dans le studio de l’école. Elle arriva transfigurée, dans une magnifique chemise d’homme blanche au col officier, dont elle avait déboutonné le tiers supérieur pour la féminiser. Elle s’était fait couper les cheveux plus courts. Ils étaient toujours un peu rebelles, mais elle avait fait décolorer sa teinte argentée pour la remplacer par un brun qui devait être proche de sa couleur naturelle, comme si elle avait voulu me prouver que face à mon objectif, elle ne ...
    ... se cacherait pas. Je pris tout mon temps pour la mettre à l’aise, et ce ne fut pas simple. Mais à l’issue de la session, j’eus la certitude d’avoir capté une de mes meilleures photos. Victoire devait être impatiente – ou anxieuse – du résultat. Elle me rendit visite dès le lendemain soir. Son portrait l’attendait, déjà couché sur une grande feuille d’aluminium rigide accrochée au mur. Il était magnifique. Robert l’avait aperçu à l’atelier d’impression et en était resté bouche bée. Elle le regarda longuement, en me jetant de temps en temps de petits coups d’œil. — Il te plaît ? Elle hocha la tête. — Oui. Beaucoup. Je ne m’attendais pas à ça. Je ne me voyais pas comme ça.— Il est pour toi. Je te l’offre, c’est la moindre des choses. Un de mes profs l’a aperçu par hasard et m’a fait une remarque justifiée. Tu y ressembles à Arthur Rimbaud, sur la célèbre photo de ses dix-sept ans, avec davantage de féminité bien sûr, le bas de ton visage est plus fin, ta bouche moins pincée, plus douce. Regarde. Elle comparaît son visage à celui du poète et s’en amusait. — Y’a pire, comme ressemblance, dit-elle en souriant. Vous me flattez. Puis elle enchaîna. — Tu sais ce qu’il fuyait, lui ? Sa mère ? Sa province ? Son collège ? Sa voix s’étranglait. Elle tourna son visage vers moi, elle était en larmes. Je la pris contre moi, l’attirai dans le canapé, où elle se blottit bientôt en chien de fusil, la tête contre mon ventre. Elle se mit à parler sans interruption, libérant sans doute ce qu’elle ...