1. Conquêtes et Victoire


    Datte: 20/12/2017, Catégories: fh, ff, jeunes, copains, école, amour, Voyeur / Exhib / Nudisme BDSM / Fétichisme jeu, attache, yeuxbandés, glaçon, mélo, portrait, amiamour,

    ... n’avait jamais confié à personne. Sa voix avait changé, c’était presque celle d’une enfant. Une enfant de quatorze ans, que ses parents, pharmaciens d’une petite ville de province, avaient inscrite, comme sa sœur aînée avant elle, dans un pensionnat catholique très strict. Elle en détestait la discipline, mais le pire n’était pas là, il était tapi au dortoir. Elle y subit les moqueries, les brimades, les blagues répugnantes. Et puis bientôt l’horreur. Les attouchements forcés, et finalement les viols, décrétés par deux des filles de sa chambrée, mais auxquels d’autres, plus faibles, prêtaient leur concours ou leur silence, par cette épouvantable inertie des individus face à la malignité des bandes. Chaque soir, elle se couchait la peur au ventre, redoutant de revivre la même scène, l’oreiller écrasé sur son visage pour étouffer ses cris, ses membres prisonniers de tant de bras, les objets toujours plus cruels introduits dans ses orifices. Chaque matin la nausée, la honte, la peur de parler face aux menaces, les notes scolaires qui s’effondrent, les reproches des profs, les bulletins barrés de rouge. Rouge comme le sang qui coula la dernière nuit, la plus ignoble, et qui fit hurler une des filles qui n’assistait déjà en tremblant aux tortures que par terreur du groupe. La surveillante. L’ambulance. Les urgences. Et puis l’ordre qui se réinstalle. Surtout ne pas ébruiter le scandale. La chambrée dispersée dans d’autres dortoirs, les deux meneuses écartées pour une courte ...
    ... période de renvoi disciplinaire. Et pour Victoire, une convocation des parents, à qui l’on parle d’un petit accident sans gravité, mais à qui l’on explique aussi, bien à regret, que le niveau scolaire de leur fille ne lui offre plus la possibilité de poursuivre ses études au pensionnat. Dieu merci : c’est finalement la seule charité qu’il lui accorda, le Très-Haut, dans cet établissement tout entier voué à sa gloire. Après, il y eut le retour au foyer, si froid, murée dans le silence, confrontée à la déception et aux reproches tacites des parents. Les soupçons de folie, la fréquentation des écoles toujours plus spécialisées, telles que l’on désigne celles où l’administration case les enfants saccagés. Et puis les fugues. La troisième, à seize ans, fut la bonne, si l’on oublie qu’elle exposa aussi Victoire aux mauvaises rencontres que l’on fait en vivant dans la rue. Enfin, il y eut ce couple de maraîchers, Gérard et Ninette, qui vendaient leurs produits sur les marchés. Ils apprivoisèrent peu à peu l’adolescente, d’abord en lui offrant de quoi manger, au moment de plier la tente et charger la camionnette. Puis en lui glissant quelques billets, pour sa participation plus active à l’installation, au démontage et à la vente. Ils finirent par l’héberger, dans cette maison vide de leurs enfants trentenaires. Victoire y était libre, et elle y était aimée. Elle parle de Gérard et de Ninette, mais c’est parce que les termes de papa et de maman ont perdu chez elle toute couleur. Elle se ...