Chapitre 2
Datte: 21/12/2017,
Catégories:
couleurs,
Collègues / Travail
médical,
telnet,
nonéro,
sf,
... vous allez me garder combien de temps ici ?— Je ne sais pas, le docteur Karbouh vous le dira. Je vais l’appeler et lui dire de venir vous ausculter. Je vous ferai amener un ordinateur portable, pour que vous puissiez taper votre rapport pendant votre convalescence.— Veuillez récupérer le mien plutôt, il est sur mon bureau. Il y a un réseau wifi ici ?— Dans un hôpital ?— Bien sûr, suis-je bête ! Par contre, je vois des prises Ethernet… Enfin, c’est bien un réseau Ethernet ?— Je crois que oui.— Super ! Nous nous serrons la main. Le colonel me promet à nouveau la visite d’Hanane d’ici peu. En effet, une demi-heure plus tard elle arrive en m’apportant mon ordinateur. Elle s’est changée depuis sa fuite. Que sa tenue est triste ! D’habitude, les couleurs vives de son voile et de sa robe égayent sa veste sombre, mais là non, elle est habillée tout en noir. Comme pour se punir de l’écart de cette nuit, ou pour se protéger de nouvelles tentations. — Bonjour, me dit-elle. Elle paraît vraiment gênée. — Bonjour, Hanane. Merci d’avoir été là cette nuit. Si j’avais été seul, je me serais senti très mal à mon réveil ! Ta présence était un réel soutien, très réconfortant !— De rien… Mais, s’il te plaît, ne parle plus de ça…— Je ne comprends pas… Pourquoi tu t’en veux autant ? Il ne s’est rien passé tout à l’heure.— Si, j’ai dormi dans le lit d’un homme !— Et pourquoi l’as-tu fait ?— Parce que j’étais épuisée, mais ça n’excuse rien ! J’aurais dû aller dormir dans une autre chambre !— Et ...
... pourquoi n’y es-tu pas allée ?— Parce que je m’inquiétais pour toi, dit-elle en sanglotant. Parce que…parce que je t’aime !— Ne te mets pas dans cet état, voyons ! Viens près de moi…— Non ! crie-t-elle.— Alors c’est moi qui viens !— Non, répète-t-elle avec beaucoup moins de conviction. Je me lève et m’approche d’elle. — Non, il ne faut pas… murmure-t-elle. Mais elle ne me repousse pas. Je la prends tendrement dans mes bras, elle se laisse faire quelques instants puis se laisse aller et me serre de toutes ses forces. En pleurant, elle répète plusieurs fois qu’elle m’aime, je lui réponds à chaque fois que je l’aime aussi. Je l’emmène vers le lit, elle ne veut pas me lâcher pendant que je l’y dépose en position couchée. Nous nous allongeons en nous serrant toujours autant. — Mais quel genre de femme je suis, murmure-t-elle quelques minutes plus tard.— Tu es une femme amoureuse, ma chérie.— Mais on ne se connaît que depuis quelques mois !— C’est déjà beaucoup pour un coup de foudre.— Je ne sais pas ce qui me prend, moi qui ai toujours vécu dans l’humilité, je me laisse aller comme ça…— Pourquoi tu t’en empêcherais, c’est beau l’amour ! Elle ne me répond pas. Nous restons quelques instants soudés, mais je vois qu’elle n’est pas à l’aise, elle sursaute à chaque bruit dans le couloir, comme si le fait d’être dans mes bras lui était interdit, comme si ça allait la déshonorer d’être surprise dans mon lit. — Ça va mieux, Hanane ? demandé-je en relâchant notre étreinte.— Oui, merci… ...