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Chapitre 2
Datte: 21/12/2017, Catégories: couleurs, Collègues / Travail médical, telnet, nonéro, sf,
... répond-elle en se levant. Un ange passe. Je romps ce silence gênant : — Tu es là en tant que neurologue aussi, non ? J’ai besoin de tes lumières au sujet de ce qui m’est arrivé !— Voilà, commence-t-elle, la simulation s’est déclenchée et tout avait l’air de se passer normalement. Mais à un moment, ton cerveau s’est emballé et je n’ai pas été assez rapide avant que la crise soit généralisée… Je suis tellement désolée !— Il ne faut pas l’être, tu ne pouvais pas prévoir !— Si ! Je n’ai pas fait dix ans d’études pour poser des électrodes d’encéphalogramme et faire des injections ! Mais je n’ai pas été assez attentive… Et pas assez préventive aussi : si j’avais préparé une seringue de Valium, j’aurais pu tout arrêter avant que ça dégénère !— Mon père dit souvent qu’avec des si on met Paris en bouteille. Arrête de penser à tout cela, c’est fait, on ne peut rien y changer. Et ce n’est pas si grave, je vais bien, et en plus je suis près de la femme que j’aime ! Elle rougit en baissant légèrement les yeux. — Sinon, tu te souviens de ce qui s’est passé dans ta vision ?— Tout à fait ! Je ...
... me suis pris une p’tite bombe nucléaire sur la tronche, c’était cool ! Le ton détaché que j’ai pris pour dire ça la fait rire. Mais elle se reprend vite, rire de ces choses ne semble vraiment pas autorisé par son éducation. — Quelle horreur ! dit-elle. Au moins ça explique la puissance de la crise que tu as eue.— Comment ça se fait d’ailleurs ? Pourquoi j’ai été atteint physiquement par cette vision ?— Je pense que ton cerveau n’a pas su réagir correctement à cette mort violente. On ne sait pas trop pourquoi l’épilepsie se déclare, surtout chez les patients comme toi où aucune lésion encéphalique n’a été trouvée. Je ne pourrais donc pas te dire exactement ce qui s’est passé, je suis désolée.— Et sinon, combien de jours dois-je rester en observation, docteur ?— Jusqu’à demain sans doute, dit-elle en souriant. Si la nuit se passe bien et que tu vas mieux, je te libère !— Oh non ! Je veux être à toi pour toujours !— Tais-toi, voyons, murmure-t-elle en rougissant comme une pivoine. C’est bien ! Les couleurs de son visage apportent un peu de gaieté à l’austérité de sa tenue. À suivre.