Branleur !
Datte: 23/12/2017,
Catégories:
h,
Collègues / Travail
toilettes,
douche,
telnet,
Masturbation
humour,
Samedi 22 avril 2006. Trois semaines depuis que Roland a décrété qu’on passait la surmu, trois semaines aux sept cinquièmes, douze heures par jour. Grégo et moi, on est célibataires. Jean à une copine mais elle accepte nos horaires à la con. Il gère. C’est sa vie. Il est là quand on a besoin de lui, et c’est ça qui compte. Onze heures du soir. On livre lundi. On est en phase finale, mais les calculs sont interminables. Chaque retouche nous fait perdre des heures. Jean n’arrête pas de refaire le montage et revient toutes les heures avec de nouvelles remarques. Greg s’est enchaîné à sa machine. Il corrige les bugs au fur et à mesure. Moi, ça fait deux plombes que je galère sur un problème d’intégration et il est hors de question d’aller me coucher avant d’avoir trouvé. Seulement là, je suis vraiment naze. En plus, j’ai grave envie de chier. D’ailleurs, j’y comprends plus rien, à ce truc. J’ai les yeux qui piquent. Le bourdonnement du néon me tape sur le système et il fait une chaleur à crever. Ras-le-bol caractérisé ; je m’autorise une pause syndicale, direction le fond du couloir à droite, pour un quart d’heure de repos rectal. Dommage que j’ai pas un bon bouquin. Le quart d’heure est nécessaire. Techniquement, l’affaire est bouclée en quelques secondes, mais le reste du temps est dédié à la méditation, qui ne s’accomplit dans la sérénité qu’avec l’anus décontracté. Fort de cette certitude et d’une légèreté recouvrée, je laisse le délicat fumet de mon esprit s’élever ...
... librement et s’épandre au-delà des cloisons. Place aux évasions mentales et aux profondes pensées, dans les miasmes de merde. Mon grand-père, qui était un homme de bon sens, répétait souvent que l’amour est un feu qui dévore, mais que l’envie de chier est plus forte encore. Cela dit, si l’impériosité des besoins conditionne l’ordre des priorités, il paraît évident que les affres tyranniques de l’amour revendiquent leur médaille d’argent à la moindre occasion. Par conséquent, le délestage intestinal s’étant déroulé sans incident majeur, il semble naturel que mon âme se voie spontanément séduite par de plus conviviales pensées que la défécation. Car telle est la nature. D’abord, parce que trois semaines de rush professionnel finalement concluantes, ça donne un peu envie d’un repos du guerrier. Mais surtout parce que tout poilu enfermé dans son mètre carré d’intimité avec son froc sur les godasses, et qui voit sa biroute balancer toute seule entre ses jambes, a forcément pensé un jour où l’autre que c’était un endroit hyper pratique – à défaut de romantisme – pour se l’essorer. Les débutants apprennent dès les premières fois à éviter les pièges grossiers qui pourraient laisser croire que cet endroit n’est pas le maître lieu en matière d’allègement de couilles. Quand choupinette commence à pointer son nez, par exemple, faire attention qu’elle se cogne pas la tête contre le rebord en montant, parce que c’est dégueulasse. Le risque de se faire griller au bruit si on porte une gourmette, ...