1. Mon enfer (8)


    Datte: 28/12/2017, Catégories: Divers,

    ... salle où je pianote avec un vrai professeur de musique, je tombe nez à nez avec Jean-Marie le policier, rien ne m’interdit de faire un brin de causette. Ses muscles puissants qui roulent sous un tee-shirt bleu nuit, me font un effet étrange. La force tranquille qui se dégage de cet homme est surprenante. Il se précipite vers moi. — Claude ! Quelle surprise ! Qu’est-ce que vous faites par là ? — Je sors de mon cours de musique. Du piano ! J’aimerais en faire mon gagne-pain. — Ah ? Je ne savais pas que vous jouiez du piano. — Il y a tant de choses que vous ignorez de moi. — Je ne demande qu’à apprendre. Vous m’avez laissé un sacré souvenir l’autre soir… — Celui d’une belle salope sans doute ? C’est bien comme ça que vous appelez les filles qui couchent comme je l’ai fait, non ? — Pas du tout ! Le salaud de l’histoire serait sans doute moi ! J’ai encore mauvaise conscience de… enfin d’avoir pu profiter d’une situation… équivoque. — Vous m’avez juste remis les idées en place. Ça m’a fait du bien. Et puis, j’ai adoré cette… ce temps passé avec vous. — Vous êtes étonnante. Je suis ravi de toute façon que vos affaires se soient arrangées. Et vous dire que j’ai aimé serait en deçà de la vérité aussi… — Je crois que ma bonne étoile veille sur moi. — Tant mieux alors. Vous avez le temps de prendre un pot ? — Oh ! Bien sûr, j’ai toujours tout mon temps. Je ne travaille plus dans ce bureau où vous m’avez connu ! Divergence de point de vue et d’opinion, avec ma patronne ! Mais je lui ...
    ... garde toute mon estime, elle ne m’a jamais jugée et m’a permis de retrouver une vie normale. J’ai récupéré aussi ma maison, celle de mon mari et moi… un coup de chance ! — Je suis heureux pour vous. Tiens, il y a un bar par-là ! Vous me suivez ? — Avec plaisir… Ce qu’il appelle un bar ressemble plus à une sorte de boite de nuit. Une musique assez violente est distillée par un groupe sur une estrade. De petites tables accueillent des couples comme nous, en vadrouille nocturne. La fille qui nous sert à des cheveux immensément longs. Ils lui descendent jusqu’au milieu du dos. Elle n’est vêtue que d’un body serré à la taille, d’une jupe noire et de bas résille. Des talons hauts défiants les lois de l’équilibre forment la terminaison basse de ses longues jambes. Je juge que c’est une belle femme, dans les vingt-cinq, trente ans. Au bout de quelques minutes, je sais déjà que ma conversation avec Jean-Marie est plus que limitée. Nous n’avions aucun atome crochu et sans doute le soir où je me suis laissée aller, j’étais trop peu lucide pour m’en rendre compte. Un réel besoin d’affection qui n’est plus présent aujourd’hui. Je ne sais pas comment lui faire comprendre que la fête… s’il en espère une, n’aura pas lieu. Je sirote lentement une « vodka-orange » et Jean-Marie a sans doute saisi que je n’étais pas disposée à lui accorder une fois encore mes faveurs. Au bout d’un long moment, après des échanges plutôt stériles sur la pluie et le beau temps, il se lève et prend congé. Je reste là, ...
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