Monstrueuse - Ténèbres - Histoires de Sexe

Monstrueuse - Ténèbres

... ce petit objet informe, le retournant sous toutes ses faces. — Bof, cela ne ressemble à rien. Mais elle ajouta bientôt : — Creuse un peu de ce côté pour voir. Deux ou trois coups de pelle plus tard, les os d’une main qui ne pouvait être qu’humaine (les singes étant fort rares dans cette forêt) jaillissaient de terre. J’avais lâché la pelle, j’étais en train de vaciller sur place. Ma chérie était toujours là mais sa présence était diffuse, lointaine. Une forte envie de vomir… mais toujours aucun souvenir précis. J’avais tué un mec, il y a longtemps, il y a des lustres et il ne me restait que quelques vagues images : Le sol boueux et détrempé, la panique qui me faisait brasser la terre à toute hâte, rien de bien précis en somme si ce n’est l’étrange impression d’avoir commis un meurtre ! Annick était à genoux devant le trou, elle tripotait la terre : — Pas de doute, il y a bien un macchabée là dessous, finit-elle par admettre. Enfin, ce qu’il en reste… et il ne reste que des os. Les vers ont bien fait leur travail.— Tu te rends compte… ?— Je me rends compte de quoi ?— De ce que j’ai fait !— Tu te souviens de quelque chose ?— Non.— Alors pas de conclusion hâtive, mon amour !— Mais…— C’est une main gauche, apparemment celle d’un adulte, vu la taille. Mais je ne trouve pas de bague. Il ne devait pas être marié. Elle était partie dans ses délires à la Sherlock Holmes. J’hallucinais, c’était purement surréaliste pour mon esprit englué dans un pâté spongieux. Tout n’était plus que ...

... mélasse ! Le trou noir, j’étais incapable de réfléchir, aucune idée n’émergeait de ma tête. Je ne voyais que la terre, quelques os blanc et Annick accroupie devant ce trou qui farfouillait et tout ceci n’avait aucun sens, c’était juste une image à regarder, comme un tableau dans un musée. — Ne bouge pas ! Ne te retourne surtout pas ! Et continue de regarder dans ma direction !— Pardon ?— Baisse-toi lentement comme si tu voulais me donner quelque chose et regarde-moi bien dans les yeux.— ???— Replie la pelle et glisse-la dans le sac avec la pioche. Dépêche-toi ! Je me suis exécuté sans comprendre tandis qu’elle repoussait la terre à pleines mains. — Vite, derrière-toi, il y a aussi le petit piolet. Elle s’est redressée lentement en balayant le sol autour de nous d’un regard de lynx. — Tu vas prendre le sac et me suivre très lentement, sans te presser. Il y a quelqu’un qui nous regarde de l’autre côté de la carrière. Elle n’aurait jamais dû me dire ça. Je me suis aussitôt retourné et j’ai regardé alentour. Une petite seconde plus tard et j’ai vu ce mec qui nous regardait : — Merde.— Doucement. On s’en va, mais lentement, sans paniquer. Mais c’était plus fort que moi, impossible de suivre son conseil. J’ai agrippé le sac et j’ai détalé comme un lapin sans demander mon reste. J’ai bien du faire 100 mètres avant de ralentir et de me retourner pour voir si elle me suivait. Elle trottinait derrière moi, elle s’essoufflait, alors je l’ai attendue un peu plus loin, tout en haut de la ...