Soumission
Datte: 06/07/2017,
Catégories:
ff,
inconnu,
complexe,
magasin,
fsoumise,
humilié(e),
Voyeur / Exhib / Nudisme
noculotte,
nopéné,
journal,
Il y a plusieurs années, en nettoyant les tiroirs d’une commode de brocante j’y trouvai un petit cahier coincé au fond du socle. Chiffonné et à moitié déchiré, ses pages étaient en partie couvertes d’une écriture fine et irrégulière à l’encre bleue pâlie. Apparemment un journal oublié.Les paragraphes s’enchaînaient correctement au début. Ils perdaient progressivement leur cohérence ensuite jusqu’à devenir une série de bouts de phrases, voire d’annotations sans logique ni chronologie. J’ai essayé de mettre en ordre la narration en espérant ne pas trop trahir la pensée de la protagoniste. ______________________ Je m’appelle Colette C*. J’ai 53 ans. J’ai divorcée il y a plusieurs années d’un mariage accepté par convenances sociales. Il y a trente ans, malgré l’éclosion des mouvements de libération de la femme, ou peut-être à cause d’eux, l’homosexualité féminine était encore confinée au sous-entendu et au demi-mot. D’ailleurs, cela a-t-il vraiment changé aujourd’hui ? J’avais donc convolé « en justes noces », pour éviter que mes préférences amoureuses ne deviennent un sujet de critique et de rejet. Sans être ouvertement discriminante, la qualification de « goudou » ne promettait pas un avenir radieux en dehors des cercles militants et de certains couvents… J’ai supporté mon état de femme mariée pendant dix ans. Le travail, les sorties, les amis – et surtout les amies – rendaient la chose acceptable. J’ai même admis presque avec plaisir l’obligation du « devoir conjugal ». Je ...
... n’ai pas eu d’enfant. Était-ce une réaction inconsciente de mon corps, une forme de dénégation ? Quoi qu’il en soit, j’en étais soulagée, à l’époque. Maintenant, je le regrette. Je ne peux m’empêcher d’éprouver un sentiment de frustration quand je croise des jeunes femmes, étudiantes de vingt ans ou jeunes mères, dont l’air épanoui me serre fugitivement le cœur. Mais la vie est passée et aujourd’hui mon esprit est envahi par d’autres souvenirs bien plus douloureux. Mon divorce prononcé, j’ai changé de ville et de vie. J’ai repris des études, je me suis investie dans de nouvelles occupations. J’ai beaucoup travaillé pour me rendre autonome, et j’ai réussi à m’élever, un peu, dans la société. Je me suis installée dans l’arrière-pays provençal et je suis employée dans un bureau d’études spécialisé dans les relations internationales. De petite secrétaire à tout faire, j’ai pu évoluer vers certaines responsabilités et devenir, modestement, une assistante à laquelle on confie de temps à autre de petites missions. Peut-être eût-il mieux valu, tout compte fait, que cela ne soit pas puisque les péripéties qui suivent trouvent en partie leur cause dans les conséquences de ma progression professionnelle. Sans doute aussi, ma nature discrète et réservée est-elle en cause, je ne veux pas le nier. Mais, comme on dit, on ne se refait pas, et parfois on découvre sur le tard les côtés sombres et secrets de sa personnalité. Je parle, bien sûr, de ma personnalité psychique car sur le plan physique ...