Train de nuit
Datte: 10/01/2018,
Catégories:
fhhh,
hbi,
inconnu,
religion,
voyage,
train,
Oral
préservati,
pénétratio,
double,
Partouze / Groupe
humour,
Une gare de campagne la nuit. Dans même pas dix minutes, un train s’arrêtera brièvement, le temps seulement que le chef de gare crie le nom du patelin, sans préciser la durée de l’arrêt. Mais rien encore ne le laisse supposer. Le chef de gare et seul employé somnole dans son bureau : la sonnerie le réveillera. Le quai d’ailleurs paraît désert. Là-bas, à peine touchée par la frange de clarté de l’unique réverbère, Pierrette attend, voyageuse avisée et habituée, à l’endroit précis où s’arrêtera le dernier wagon de seconde. Un grand manteau, une robe ample, des chaussettes de grosse laine et des chaussures à lacets qu’elle défera : tout est prévu pour le confort et dans l’espoir de dormir. Ce train est lent, mais il s’arrête ici, et ça lui permet un dernier dîner en famille. Elle arrivera chez elle de bonne heure demain, et après une bonne douche elle sera fraîche, dispose et matinale, à son travail. Pas de valise à ses pieds : pour quelques jours chez ses parents, elle trouvait encore de quoi dans l’armoire de sa chambre de jeune fille. Un sac en bandoulière contient le strict minimum, plus un roman pour l’aller, et, achetée dans un moment d’optimisme à la pharmacie de la gare juste avant son départ, une boîte de préservatifs. Tirer un coup avec un copain d’enfance sans que ça tire à conséquence, c’aurait pu égayer la douce monotonie du séjour, mais ceux de sa génération sont tous casés et surveillés par une mé(na)gère jalouse, ou comme elle partis au loin faire fortune ou au ...
... moins se faire emmerder ailleurs. Bon, ça servira un jour sans doute, et en attendant, elle se dit qu’au moins elle n’a pas fait la folie d’acheter le carton de cinquante. Les rails frémissent et chantent. Un phare crève la nuit. Dans le bureau, ça sonne. Le chant des rails s’accentue et s’amplifie. Vent et vacarme. Devant elle les vitres défilent, noires, partout les rideaux sont tirés. Le train s’arrête, elle actionne la poignée, monte, et déjà c’est « Attention au départ » et la portière se referme. Évidemment, c’est un wagon à compartiments, ce qui rend pénible la recherche d’une place. Il faut à chaque fois faire glisser la porte, craignant de déranger, essayer de voir à la faible lumière de la veilleuse s’il y a de la place, si les occupants ne sont pas trop rebutants, refermer et recommencer plus loin. Et pour comble de malchance, qu’est-ce qu’ils ont tous ces gens à vouloir voyager en même temps qu’elle ? Ce train est normalement aux trois quarts vide. Et là, les cartons au-dessus de chaque compartiment annoncent tous « RÉSERVÉ ». Enfin, au bout du wagon, un compartiment non réservé. Pierrette ouvre la porte. Ils sont déjà cinq là-dedans, cinq types, un dans chaque coin, et un au milieu de la banquette, dos à la marche. Bon, elle aura le milieu de la banquette de face. Avec les accoudoirs, les bras croisés sur son sac, le capuchon de son manteau relevé sur sa tête, elle dormira. Précautionneusement, elle enjambe les pieds tendus, referme la porte sans bruit, s’assied, ...