Trois mois de vacances
Datte: 16/01/2018,
Catégories:
fh,
hplusag,
voyage,
amour,
... qualité du spectacle, me rétorque-telle ironique, enchaînant aussitôt d’une voix contrite : je suis désolée. Tout cela est de ma faute. Mais vous auriez…— Shut up, m’dame la Comtesse. Je ne mange pas de ce pain-là.— Oui, je sais ! Monsieur le Marquis ne veut pas qu’une femme se « laisse baiser, mais je peux participer ».— Arrête ! Sinon, au prochain orage, vous vous débrouillez avec vos draps.— Ça, c’est très bas ! En tout cas, comme compagnon d’infortune, j’aurais pu beaucoup plus mal tomber. Par contre, il va falloir faire quelque chose pour votre barbe ! Sur ce compliment immédiatement minoré par une vanne, elle me cloque deux bises, une sur chaque joue, à quelques millimètres de mes lèvres et s’en retourne en tortillant du cul. (le romantisme se dévergonde) Trente-huit jours. Mai Line a dessiné, à l’aide de charbon de bois, un calendrier sur la cloison des toilettes et nous décomptons les jours. Nous sommes le 1er mai, la fête du Travail ! L’hiver s’est installé lentement. Pour l’instant, nous n’avons pas de problème de nourriture. Toujours poisson à volonté. Deux lapins ont eu le bon goût de se suicider dans les collets très artisanaux que nous avions posés. Notre réserve de pommes est suffisante. Lorsque le temps le permet, nous allons jusqu’à l’océan pour ramasser des crustacés. Des champignons proches des Saint-Georges découverts après les premières pluies, ainsi que quelques racines dégottées par Mai Line nous ont permis de varier un peu les menus. Pour le ...
... chauffage, nous avons stocké une quantité importante de bois flotté que par manque de place, nous entassons devant la maison. Le chauffage et le couvert sont pour l’instant assurés. Le seul désagrément que nous avons rencontré, plutôt que ma jeune amie a rencontré : l’absence de tampons et de protections intimes. Lorsque ses règles se sont annoncées (fort abondantes selon ses dires), elle a dû s’adapter. Elle a sacrifié un t-shirt. Découpé en bandes, il lui a fourni quelques serviettes hygiéniques. Nous avons, enfin surtout moi, peu à peu, abandonné l’idée de secours extérieur rapide. Mai Line m’a avoué qu’elle n’était pas pressée de retrouver le monde civilisé. Je contemple l’océan de plus en plus rarement sans réel espoir et… sans vraiment d’envie non plus. Nous nous apprêtons à passer l’hiver sur l’île. Une routine plutôt agréable s’est installée. Délivrés du téléphone, de la télévision et autres médias, le lot quotidien de mauvaises nouvelles nous est épargné. Notre seul souci : notre survie. Depuis l’orage, l’atmosphère, entre nous, a totalement changé. Mai Line s’est métamorphosée. Finis les silences parfois oppressants. Sans toutefois se livrer totalement, elle parle beaucoup plus librement. J’apprécie son humour pince-sans-rire, son intelligence, la finesse de son esprit. Je crois qu’elle m’aime bien, voire plus… Le tableau serait idyllique s’il n’y avait pas les orages. Mai Line gère beaucoup mieux. D’autant mieux qu’elle en profite pour m’allumer. Intéressant, car ça la ...