1. Trois mois de vacances


    Datte: 16/01/2018, Catégories: fh, hplusag, voyage, amour,

    ... tous les coups. Avec des degrés d’intensité diverse, nous parvenons à nous ressentir « un ». Cette plénitude n’aboutit jamais à une jouissance physique. Nous la provoquons ensuite… ou pas. Comme chaque matin, je bois ma décoction aux pommes, seul, rêvassant à ce que sera notre journée. Des petits nuages roses flânent au-dessus de la tête. Mais soudain l’orage éclate. Une furie entre brutalement dans la pièce. Elle claque la porte. — Jérôme ! Un hydravion a atterri dans la baie. La détresse se lit sur son visage. — Pas maintenant ! J’veux pas. Je me suis levé, elle se coule dans mes bras. De grosses larmes mouillent mon maillot. Une chape de plomb s’abat sur mes épaules. La fin du rêve. Trop tôt. — Je sais Mai. Mais il faut être réaliste. Nous ne pouvons vivre ainsi indéfiniment.— Pourquoi maintenant ? hoquette-t-elle. Ils n’ont qu’à revenir au printemps. Je dois vraiment prendre sur moi pour la contredire. Je dois jouer au mec responsable et lui mentir. Une boule dans la gorge, je lui rétorque : — Ça ne changera rien pour nous, affirmé-je avec une conviction que je ne ressens pas du tout. Et puis tu vas être contente de retrouver ton confort.— Je m’en fous de mon confort. Je l’emmerde mon confort. Mon confort, c’est toi !— Donc tu m’emmerdes !— T’es vraiment trop con. ...
    ... Mais j’ai réussi à faire naître un pauvre sourire entre ces larmes. À ce moment on frappe à la porte. Une voix demande dans un anglais teinté d’un fort accent : — Is there someone here ?— Yes ! Come on in ! Ensuite tout va très vite. Après quelques explications, nous embarquons dans le petit avion. Avant que l’on parte, Mai a une ultime exigence : elle laisse des instructions pour de futurs naufragés en français, anglais et espagnol. Au cours du vol, le pilote nous explique comment il nous a repérés. Plutôt, son anglais étant approximatif, il converse en espagnol avec Mai Line (car bien évidemment, elle parle aussi espagnol) qui ensuite joue les interprètes. En reconnaissance, il a survolé l’île. Inconsciemment, il y prête à chaque fois une attention particulière, car c’est lui qui a sauvé les naufragés australiens qui nous ont précédés. Il a aperçu les drapeaux qui flottaient au vent. Dans un second passage, à très basse altitude, il a vu la fumée. Perdu dans mes rêveries, je ne l’avais même pas entendu, Mai, elle qui était à l’extérieur, s’était cachée. Le pilote a décidé de venir jeter un coup d’œil. Il nous apprend que l’île appartient au Pérou. Après deux heures de vol, nous atterrissons sur une base de l’aéronavale péruvienne. Nous retrouvons la civilisation et… 
«12...27282930»