1. Trois mois de vacances


    Datte: 16/01/2018, Catégories: fh, hplusag, voyage, amour,

    ... prononcé les paroles les plus connes de ma vie : — Moi aussi !— Tu…— Oui, je… Dialogue d’une intensité, d’une finesse intellectuelle ! Y’a que dans Shakespeare ou ses copains écrivains qu’un dialogue amoureux peut faire rêver. Mai m’attira à elle. Sa bouche, ma bouche. Ses mains, mes mains. Dessins sur les seins, sur les siens, les miens. Je la dévore. Elle m’absorbe. Ça tangue, ça roule. Elle perd la boule. Mes boules sous sa langue. Ma langue lape, lape, lape. Alerte inondation. 69, c’est le Rhône. Un fleuve au cours tumultueux. Le tumulte, dans nos têtes, dans nos cœurs. J’ai dix-huit ans. Je suis amoureux. Putain, le con ! Nous sommes enlacés, imbriqués. Ma langue dans son con, ma bite dans sa bouche. Un ange s’enfuit traumatisé. Nous redressons la situation. Ma langue dans sa bouche, ma bite dans son con. La tempête se calme aussi rapidement qu’elle a éclaté. — C’est vrai ? m’interroge-t-elle incrédule.— Comme si tu ne t’en doutais pas ! Mais bon c’est pas la peine d’en faire un roman ! On va essayer de faire avec ! Vaut mieux ça qu’attraper la vérole !— T’es vraiment con ! Je te déteste ! s’exclame-t-elle en martelant mes épaules avec ses poings, mais ses yeux brillants démentent ses propos.— Si on passait aux choses sérieuses, ricané-je. Elle ne peut répondre à ma dernière pique. Sa bouche est occupée par une langue fouisseuse. Elle resserre ses cuisses. Popaul est emprisonné entre ses parois. Chaque parcelle de nos corps épouse parfaitement sa partie sœur chez ...
    ... l’autre. Je pense brièvement à l’image du papier à cigarette. Je vois vraiment pas où on pourrait en passer un. Je/nous suis/sommes envahi(s) par une sensation bizarre de bien-être. Nos mains parcourent/survolent/massent toute partie accessible, des mollets aux cheveux. Nos bouches ont une vie indépendante. Chaque frémissement est ressenti avec la même intensité par l’autre. Y’a-t-il un autre ? Bouleversement harmonieux. Fusion. Nous ressentons. Le temps n’existe plus. Une boule de feu naît dans notre sexe, grandit, se glisse jusqu’à nos pieds. Elle monte, monte, dépasse notre ventre, envahit notre poitrine. Elle atteint notre cerveau et c’est l’explosion, le feu d’artifice, le plaisir à l’état pur, l’Orgasme. Plénitude ! Une immense sérénité nous habite. — Putain de bordel ! Qu’est-ce que tu m’as fait ? s’exclame mon autre moi. On peut faire confiance à Mai Line pour un retour poétique à la réalité. — J’sais pas. J’pensais plutôt que c’était toi, enfin nous ! J’avais l’impression d’être toi.— Pareil. J’étais nous. Après un truc comme ça, il nous reste quoi à vivre ?— Ben, la même chose !— Tu crois que ce sera possible de revivre une telle jouis… Putain, tu bandes encore ?— Désolé, j’ai pas pensé à éjaculer ! Enfin j’en sais rien.— Attends ! On va voir. Ma belle vietnamo-portugaise, en douceur, nous bascule dans une attitude pour le moins cavalière : en l’occurrence, moi le cheval, elle, la cavalière. Elle m’entreprend un trot tranquille. Son regard planté dans le mien brille de ...