Addicte (4)
Datte: 11/02/2018,
Catégories:
Lesbienne
... la journaliste d’un rire tragi-comique. Les gens présents ici s’en moquent, l’hypocrisie est une qualité dans la bourgeoisie. Candice ne s’encombrait d’aucune charité de façade, au point d’en paraitre blasée, presque cynique. Pour autant, cette particularité la rendait craquante. – Et toi ? La petite bouche de la journaliste s’étira sur un sourire. – Je n’ai jamais caché mon orientation, convint-elle en se servant un nouveau verre de vin, l’avantage d’avoir des parents compréhensifs. – Tu as de la chance. Les miens ont failli me faire interner quand ils ont appris que je voulais devenir actrice. S’ils savaient pour le reste... Le bras de Candice s’enroula autour du mien. Inutile de me complaire en victime, j’avais mieux à faire. Un champagne exquis, une jolie nana, la perspective d’une nuit torride, rien ne pouvait me satisfaire davantage, au point d’en oublier les personnalités du cinéma présentes. – On file maintenant qu’on est gavées de petits fours ? pouffa Candice à mon oreille. La soirée ne faisait que débuter à 21 heures, Agnès occupée à détourner l’attention du photographe me dédouana d’un sourire complice. Le taxi nous déposa dans ma rue face à un bar auquel je n’avais pas prêté attention, Le Rendez-vous des Gazelles. À ma décharge, les évènements de la semaine avaient occupé mon esprit. La présence de nanas occupées à fumer devant la porte se réfléchit comme une publicité décalée. J’avançai jusqu’au panonceau en fer forgé noir d’habitude utilisé pour placarder le ...
... menu. L’audace de l’avertissement me surprit. « Ouvert tous les jours de 17 heures à 5 heures du matin, soirée 100 % filles le mardi et le vendredi. » D’immenses boules lumineuses orchestraient l’éclairage bleu pailleté du bar cosy au mobilier composé de poufs moelleux autour de tables basses semblables à celles d’une boîte de nuit classique qui délimitaient un dancefloor peu fréquenté. Paris d’après mes recherches sur le Net ne recelait plus d’endroits réservés aux femmes, par extension aux lesbiennes. La clientèle masculine était bienvenue à condition de se montrer correcte envers les femmes. Qu’aucun homme ne montre le bout de son nez ce soir me convenait très bien. – Tu en fais une tête, gloussa Candice en s’installant au bout du comptoir près de la porte d’entrée. Tout va bien ? J’aurais pu débattre sur la présence d’un lieu de drague lesbien pratiquement au pied de mon immeuble, souligner le plaisir de connaître ce quartier dont je devais prendre la mesure, expliquer ma méconnaissance de ce microsome singulier, mais c’était bien la bulle de sensualité enveloppant notre couple qui prévalait. La différence entre la drague et le jeu de séduction me sautait aux yeux. – Je ne sais pas si c’est une bonne idée de sortir dans cette tenue. – Ta robe est assortie à ma chemise, donc tout va bien. Travaillée ou naturelle, la désinvolture de mon accompagnatrice rendait les choses faciles. Elle aurait pu m’embrasser sans craindre une reculade, sentir la fièvre qui s’était emparée de ...