1. Mon patron, cet abruti (3 / 7)


    Datte: 14/02/2018, Catégories: fh, Collègues / Travail hsoumis, champagne, nonéro, humour, hsoumisaf,

    ... vous savez que j’ai ici un petit salon, avec d’agréables lectures qui me permettent de m’offrir de temps à autre un moment de détente… J’espère que vous saurez garder pour vous ce petit secret, n’est-ce pas ?— Heu… Oui, bien sûr, monsieur. Il lève son verre, et je fais de même. — Vous n’avez pas encore fait réparer votre voiture, dit-il sur un ton de reproche, après avoir bu.— Non, monsieur.— Vous vous souvenez de ma proposition ?— Bien sûr, monsieur.— Vous n’avez pas égaré ma petite carte ?— Non, monsieur. Je l’ai toujours ici, dis-je en tapotant mon sac.— Je n’ai pas songé à y mettre une petite recommandation. Cela pourrait vous aider, je crois. Si vous le voulez, bien sûr.— Avec plaisir. Il remplit les verres, pendant que je récupère la petite carte dans ma sacoche. — Une carrosserie abîmée n’est pas digne de vous !— J’irai voir votre ami, dis-je en m’interrogeant sur le sens à peine caché de sa dernière affirmation. Il griffonne quelques mots au dos du carton, y appose sa signature, puis me le rend et je le fourre dans mon sac, et mon sac à côté de moi sur le fauteuil. Mon patron me regarde à nouveau en souriant par-dessus sa flûte de champagne. Je me sens tout étrange, face à son regard velouté, ses yeux rieurs soulignés de fines pattes d’oie. Hubert Darville est un homme extrêmement séduisant, et très sûr de lui. Sûr de son charme. Sûr de plaire. Mais moi, je n’ai pas envie qu’il me plaise. D’ailleurs, il ne me plaît pas. — Parlez-moi de vous, suggère-t-il.— Oh ! je ...
    ... murmure, comme pour signaler que ça n’a aucun intérêt.— Ne soyez pas timide. Mais justement, ce type m’intimide. Il me contemple avec un regard que je ne lui connaissais pas. Je baisse les yeux. — Je vous fais peur ? J’essaie de me ressaisir, de faire le point, mais l’alcool commence à embrumer mon esprit. Non, il ne me fait pas peur, mais il m’intimide néanmoins. Pas parce que c’est un bel homme, qu’il est mon patron, et que nous buvons le champagne ensemble en bavardant. Non, ce qui m’inquiète, ce sont les circonstances, en tête desquelles la découverte de ce petit salon planqué dans le grenier du bâtiment occupé par Darville Printing, et dont seul le directeur semble détenir la clé. Est-il le seul à l’utiliser ? Le seul à connaître son existence ? Apparemment pas, puisque quelqu’un s’est débrouillé pour que j’entre en possession du précieux sésame. — Vous êtes très belle, Marielle, murmure-t-il. Je lève les yeux. Il me regarde avec chaleur. Il semble sincère. — Vous permettez que je vous appelle par votre prénom, n’est-ce pas ? Je hoche la tête, essaie de sourire. Cette situation m’échappe. Et si c’était Hubert Darville lui-même qui m’avait procuré cette clé ? Si tout cela n’était que comédie destinée à s’offrir quelques instants en tête-à-tête en ma compagnie ? J’ai envie de m’enfuir, et je cherche un prétexte qui se refuse à venir. J’ignore si c’est parce que la situation me plaît, ou si c’est juste pour une autre raison : la curiosité, par exemple. — Vous êtes magnifique. ...
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