Top Model (1)
Datte: 26/02/2018,
Catégories:
Transexuels
... vie tout en participant équitablement à la collocation. Et il y avait une dernière règle que chacun respectait, même si elle n’avait pas été couchée noir sur blanc : pas de sexe entre nous. D’ailleurs, excepté moi qui était du genre célibataire convaincu et marié avec mon travail, il arrivait parfois que les filles, et plus rarement Nicolas, ramène une conquête d’un soir dans leur chambre. Mais en général, cela se faisait le week-end, quand l’appartement était quasiment désert. Je retournais presque tous les week-ends chez mes parents, près de Chartres. Je retrouvais le calme de la campagne et ma maison plantée au milieu d’un grand jardin. Le silence au lieu des bruits permanents de la ville, l’absence de lumière. Calme propice à la création. Deux jours de repos total bienvenu car j’allais être plus qu’occupé dans les semaines qui arrivaient. La fashion week de mars approchait et l’ambiance dans l’atelier devenait de plus en plus électrique. On ne comptait plus les heures supplémentaires pour terminer les différents modèles. Sans parler de la pression omniprésente du créateur mégalomane ou de son âme damnée, ou son chien, tout dépendait du point de vue, Damien Valère, l’assistant du Maître. Le stress, qui montait inexorablement, prit des proportions cataclysmiques lorsqu’on apprit qu’un des mannequins vedettes s’était fait une entorse à la cheville et ne pouvait donc plus défiler. Un comble ! Et à moins d’une semaine de l’échéance, autant dire que l’on était proche de la ...
... fin du monde. Max Duchamps fulminait, hurlait, pestait, maudissant tous les saints. En fait tout ce qui passait dans son champs de vision. Il était même à deux doigts de déchirer tout notre travail. Damien Valère passa sa journée au téléphone, harcelant les agences de mannequins à la recherche de la perle rare qui sauverait Max Duchamps des affres de l’enfer. — TOI ! LA ! hurla Max Duchamps en me désignant d’un doigt maléfique. Approche ! Le silence absolu tomba dans l’atelier. Tout le monde s’était figé et n’osait plus respirer. Même les rares mouches qui faisaient fi des températures hivernales s’arrêtèrent de voler. J’obéis, tout tremblant, me demandant ce que j’avais pu faire comme erreur. Le Maitre prit un mètre à ruban et me mesura sous toutes les coutures. Puis il se tourna vers sn assistant : — Prends rendez-vous chez la coiffeuse et l’esthéticienne. Puis apprends-lui à marcher avec des talons. Au point où on en est, il remplacera cette conne qui n’est pas foutue de mettre un pied devant l’autre. — Et vous ? Qu’est-ce que vous attendez ? demanda Max au reste de l’atelier. Allez, au boulot ! Il continua sa visite, me laissant planté au milieu de la pièce. Je venais d’être propulsé mannequin, femme qui plus est. Sans même demander mon avis. 2- Damien revint une heure plus tard et me demanda de le suivre. — La coiffeuse t’attend, dit-il laconiquement. Puis tu as rendez-vous à dix-huit heures pour une épilation intégrale. Il me tendit un post-il avec deux noms et deux ...