1. Top Model (1)


    Datte: 26/02/2018, Catégories: Transexuels

    ... adresses griffonnées à la va-vite. — Excusez-moi, osé-je, il est sérieux ? Damien me regarda de travers. — D’après-toi ? dit-il en haussant les épaules Je pris mes affaires et me rendit à mon premier rendez-vous. La coiffeuse qui avait été briefée, s’affaira sur ma tignasse dont il est vrai, je ne m’occupais pas vraiment. Je ressortis avec une coupe à la garçonne genre années folle mais que l’on faisait habituellement sur les femmes. Je me dépêchai pour me rendre à l’institut de beauté situé à quelques stations de métro. Là encore, l’esthéticienne s’affaira, suivant les directives que Damien lui avait laissées. La maxime « il faut souffrir pour être belle » prit tout son sens lorsqu’elle arracha la première bande de tissus. Et malgré l’huile apaisante, j’avais l’impression d’être resté toute une après-midi sur une plage en plein soleil, sans protection. En rentrant à la coloc, je racontai ma mésaventure. — Carrément ! s’exclama Marion. Il a le droit de faire ça ? — Droit ou pas, il l’a pris en tout cas, dit Léa. — Ça fait tout drôle de te voir comme ça, ajouta Nicolas. — Parce que tu crois que ça m’amuse ? grogné-je — Et pourquoi tu n’as pas refusé. Tu as ta dignité quand même, ajouta Marion. — J’ai pas eu le temps de répondre. Et puis quand Max parles, tu obéis. Point, barre. — Oui mais quand même ! Et s’il te demande de te jeter dans la Seine, tu le fais ? renchérit Léa Je ne répondis pas. — Et maintenant, c’est quoi la prochaine étape ? — D’après ce que j’ai compris, ...
    ... c’est marcher avec des talons. - Bah, c’est pas compliqué, dit Léa. C’est juste un coup à prendre. — Si tu le dis ... répliqué-je, pas très convaincu. Je fus fixé dès le lendemain. Comme d’habitude, j’arrivai tôt à l’atelier pour essayer de boucler tout mon travail avant la fin de la journée. Mais je fus surpris de voir sur ma table un autre post-it me demandant de me rendre à l’étage, dans le bureau de Damien, bureau qu’il partageait avec le grand patron. — Prends ça, me dit-il sans même un bonjour en me tendant une boite, et suis-moi. Nous redescendîmes à l’atelier qui commençait à se remplir et on passa dans la salle d’essayage. — Mets-les, ordonna Damien. C’était une paire d’escarpins noirs, tout simple. Le talon n’était pas très haut. Je soufflai intérieurement. Damien m’expliqua pendant une petite demi-heure les rudiments de la marche haut perchée. Tout en étant surpris qu’il en sache autant. — Bon, tu les gardes pour la journée. Demain, on verra plus haut. Je retournai à mon poste et repris mon travail. Personne de s’étonna de me voir déambuler sur six centimètres de talons fins. Le drame arriva en fin de journée, au moment de rentrer chez moi. Alors que je voulais reprendre mes baskets, je me rendis compte que je les avais oubliés dans la salle d’essayage et lorsque je m’y rendis, ceux-ci avaient disparus. J’osai monter à l’étage et toquer à la porte de Damien, mais celle-ci était fermée à clé. Je n’avais donc d’autre choix que de rentrer chez moi avec mes escarpins. ...
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