1. Espion


    Datte: 05/03/2018, Catégories: Anal Humour, Première fois

    ’ai longtemps été pris pour un idiot de village. Ceux qui mefréquentent aujourd'hui ne comprendraient pas la réputation dont j'étaisaffublé à l'époque. Il en reste peu de témoins à présent ou du moinsdus-je en croisais-je ce jour-là au cimetière. On y enterrait mon amiGontran. Celui-ci était le seul pour qui j’avais conservé une profondeaffection et témoigné une sincère gratitude. Il m'avait pour dire initiéà la musique et à la poésie. Il avait sûrement trouvé en moi un frèrebien que nous eûmes plus de vingt ans de différence. Tout cela est loinmaintenant. Je ne pus m'empêcher de songer à Magalie sa femme.Des méchants ne s'épargnèrent pas de dire du mal d'elle. Il la tenaitpour responsable des années de dérive de Gontran et de son naufragefinal. Il est vrai, elle l’avait quitté pour un autre. Un de leurs bonsamis. Tout cela avait paru le summum de la trahison. Elle lui en avaitfait voir de toutes les couleurs. Je trouvais ce procès injuste. Non pasque Magalie ne fut coquine mais je savais que Gontran l'avaitsincèrement aimé. Devant elle, il me disait souvent en riant : la Museest volage. Je baissais les yeux devant cette fascinante créature, bruneaux yeux de jais. Je compris qu'on pouvait souffrir pour elle.En ce temps trop de choses m'échappaient. J'étais niais. Aujourd'hui jene reconstitue qu'après coup. Je ne parviens pas pourtant à avoir dejugement plus sévère pour cette femme. Je lui trouve des circonstancesatténuantes. On comprendra mieux après. Elle eût en effet ...
    ... desgénérosités pour moi. J'ai grandi entre ses bras. Il me faudra commencerpar le commencement. Je ne les voyais Gontran et elle que furtivementdans leur appartement. Elle passait toujours en coup de vent. Lesméchantes langues disaient qu'en guise d'occupation elle allait voir sesamants. Gontran disait que c'était un oiseau épris de liberté.Je sus pourtant un jour que c'était vrai. Elle avait un monde tout emplid'hommes. Ceux-ci gravitaient autour de cet astre noir. Je n'ai jamaispu faire la part entre ces deux images : sorcière ou fée. Moi-même jepercevais sa force gravitationnelle. Tel un damné j'obéissais au branleautour. Elles excitaient l'ire des autres femmes. Sa réputation étaitexagérée. On ne prête qu'aux riches. Il est avéré qu'elle ne pas fit ledixième de ce qu'on lui comptait. Cependant elle était pécheresse. Elles'en flattait assez. Il m'est demeuré mystérieux que Gontran ait pu êtresi indulgent à son orgueil si diabolique.En ces temps de limbes, seuls les faits purent peu à peu me dessillerles yeux. Une première fois je fus témoin en un estaminet de larencontre de la belle avec un homme que je savais bon ami de Gontran. Enpeu de temps il parut que ces deux-là étaient amants. Ils roucoulaient.Me gardant de me manifester je pus à loisir observer leur manège. Jen'en croyais pas mes yeux. La danse de séduction émanait principalementd'elle. On eût dit un serpent se tordant autour d'une proie. Elle étaitce jour-là fardée plus que d'habitude. Une minijupe offrait au ...
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