1. Rouge soi


    Datte: 15/07/2017, Catégories: fh, couple, amour, fdomine, hdomine, dispute, jeu, sm, fouetfesse, init, confession, initfh,

    ... regard en silence, le sourire en coin. Ce regard qui disait tout, intense, possessif et qui me chuchotait « sois à moi ». Ce regard, sésame à nos jeux interdits, prélude au dire et au faire, je le gravais dans l’air du temps, au moment où, me repoussant contre le lit, il m’intimait le désir impérieux que je sois son jouet, un jouet immobile. Fébrile, il m’avait déshabillée, alternant rage et lenteur comme possédé de l’intérieur par une fièvre exotique. Ses mains pressaient et palpaient mes seins, malaxaient mon ventre, claquaient doucement mes fesses comme pour éprouver leur réalité, sa bouche palpitait à chacune de mes veines. Je me délectais par avance de ses ordres, ceux-là même qui me mettent en désordre. Je mourais d’envie d’en découdre, de résister, de lui faire mériter mon abandon, qu’il soit le conquérant de ma soumission. Je rêvais d’être la belle perdante et j’avais l’envie plus grande que la bouche. Pourtant, curieusement, il ne me faisait pas mettre à genoux la bouche ouverte prête à le recevoir comme d’autres fois, ni ne m’ordonnait de lui ouvrir la braguette, sans les mains. Il ne menaçait pas mes fesses des lanières de son martinet ou du cuir de sa ceinture. Il ne semblait pas vouloir me contraindre ni par les cordes ni par aucun lien. Il était comme transformé, illuminé. Un instant j’eus presque peur. C’est là qu’il me fit l’amour le plus simplement du monde, quelque chose d’organique et de gynécologique à la fois mais bien plus que ça aussi. Notre relation ...
    ... avait à cet instant précis basculé vers la promesse tacite d’un avenir partagé. Le début de l’amour, le vrai, le doux, le dur, le dingue, avec un grand A ? J’avais peur. Terriblement peur : pour aimer vraiment, ne faut-il pas accepter de tout perdre un jour ? Étais-je prête ? Les yeux dans les yeux, avec lenteur, chaque mouvement gravé dans nos âmes pour l’éternité, il avait fusionné nos deux cœurs au fond de mon vagin. Aaah là là… Paris me rends romantique je crois. Faut que je fasse gaffe à ne pas trop m’enliser dans la guimauve non plus, qui est selon moi, l’élément le plus préjudiciable à une sexualité épanouie. Oui, j’ai plein d’idées reçues comme ça. En tout cas, le reste de l’appartement est ce qu’on peut imaginer d’un trentenaire célibataire diplômé de l’X et grand curieux de la vie. Peu de mobilier. Un lit posé à même le plancher derrière un paravent aux armoiries japonaises. Un grand tapis persan délimite la partie nuit de la partie jour, quelques lampes ici et là pour assurer l’ambiance lumineuse, une armoire à linge, une chaise où sont déposés quelques vêtements, un placard à bazar, et deux tabourets hauts pour se hisser sur le bar de la cuisine à l’heure des repas ou traîner sur le Mac Book Air. Pour finir un fauteuil club royalement installé devant l’immense bibliothèque qui grimpe sur tout un mur tel un lierre de papier. Des livres, des livres, des livres… Sur la table basse, une théière en fonte et à nouveau des livres, sûrement ceux en cours d’exploration. Nous ...
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