Madame de Marans - Histoires de Sexe

Madame de Marans

... de velours bleu. Après avoir échangé quelques compliments courtois, Caroline demande à Élodie de donner le paquet à leur hôte. Madame de Marans le pose sur ses genoux et déchire le papier. Elle en sort un faisceau de lanières de cuir attachées à une espèce de manche. — Oh, c’est parfait, exactement comme je l’imaginais. Comment le trouvez-vous ?— Qu’est-ce donc ?— Vous n’avez pas deviné ?— Non, répond Caroline en rougissant, parce que, même si elle n’a jamais vu ce genre d’objet, elle a tout de suite deviné à quoi il pouvait servir. À quoi cela sert-il ? C’est pour les chevaux ?— Pour les chevaux ? Mais non. Quoique, dans un sens… Regardez : ces lanières de cuir servent à fouetter. Et le manche de bois gainé de cuir peut servir à combler… disons… pas mal de désirs. Caroline est stupéfaite. Cette femme, qu’elle ne connaît pas, qu’elle n’a jamais vue, est en train de lui montrer sans aucune gêne l’instrument de plaisir que lui a fait envoyer sa mère ! Se pourrait-il que sa mère ait organisé tout cela, comme elle a sans doute organisé la rencontre avec Élodie ? Est-elle en train de poursuivre un parcours initiatique pour parfaire son éducation au plaisir ? Madame de Marans caresse doucement le manche. Son bout renflé lui donne la forme d’une bite. — Un bel objet, n’est-ce pas ? Regardez : le cuir est souple et lisse… comme de la peau. Oh ! Je brûle de l’essayer. En avez-vous déjà vu de pareils ?— Euh, non, Madame— Pourtant, madame votre mère en possède une vraie collection, ...

... dont certains sont de vrais objets d’art tant ils sont beaux. Ne vous a-t-on pas dit que chaque semaine elle m’invite à venir partager avec elle les plaisirs que ces objets peuvent procurer ? D’ailleurs, moi aussi, j’en possède déjà quelques-uns. Venez, je vais vous montrer. Madame de Marans se lève, prend Caroline par la main et l’entraîne. Élodie les suit avec un petit air espiègle. Elles passent dans un petit salon annexe. L’aménagement de la pièce ne laisse aucun doute : elle est dédiée au plaisir. Un fin rideau adoucit la lumière du soleil. Un épais tapis moelleux couvre le sol. Un grand lit rond occupe le centre de la pièce. Un immense miroir cache l’un des murs. Les autres sont recouverts de draperies orientales. On y a accroché divers tableaux qui représentent des scènes érotiques. — Vous aimez la peinture ? Venez, je vous fais découvrir mes petits tableaux. Celui-ci représente la déesse Aphrodite qu’un satyre essaie de séduire. Il est très sage, mais les courbes que le peintre a prêtées à la déesse sont exquises : regardez ces seins, regardez cette croupe. Et le satyre est vraiment bien monté : vous avez vu ce membre ! Ce tableau-ci représente un groupe de femmes au bain. Madame de Saintonge en possède une version plus classique, qui représente simplement de jeunes femmes nues et lascives. Mais ici, vous avez sous les yeux la version plus salace qu’en a exécuté l’artiste : le décor est identique, les femmes sont les mêmes, mais ici elles sont représentées dans divers ...