1. La Croix


    Datte: 22/04/2018, Catégories: fh, amour, volupté,

    ... en train de parcourir les rayons lorsque j’aperçus Anne qui travaillait à une table, seule comme à son habitude. Dissimulé derrière les livres, je passai un moment à l’observer. Je la voyais de profil, la tête inclinée, occupée à prendre des notes. Finalement, elle ressemblait vaguement à Lucile, il y avait comme un lointain air de famille dans la forme du visage, peut-être… Prenant mon courage à deux mains , je fis mine de passer à côté d’elle par hasard. — Tiens, bonjour, Anne, dis-je. Pas question de lui faire la bise : cela ne s’était jamais vu ! Elle tourna la tête vers moi : — Bonjour. Décidément, quel drôle de contact, pensais-je. Comment arrive-t-elle à paraître polie sans sourire ? — Je viens de faire connaissance avec ta cousine Lucile, enchaînai-je à brûle-pourpoint. Elle est très sympathique. Sympathique n’était pas le mot juste, mais tant pis. J’avais peur des silences avec Anne. — Oui, Lucile est très gentille. Point. Elle me regardait toujours, comme attendant que je lui révèle pourquoi je venais la déranger dans son travail, mais je ne savais plus quoi dire. Comment réagirait-elle si je lui disais carrément "Anne, je ne sais pas pourquoi, mais tu m’attires, j’ai envie de te connaître. Pourquoi es-tu si distante ? De quoi as-tu peur ?" J’en étais incapable, de toute façon. — Et bien, bonne fin de journée, Anne.— Au revoir. Fin de la séquence… Anne replongea dans ses notes et je rentrai chez moi : j’avais eu ma dose pour la journée. ***** Le lendemain, je revis ...
    ... Lucile. Et le surlendemain, et les jours d’après… C’était palpable, l’un comme l’autre nous le sentions, l’attirance était de plus en plus forte, les frôlements de plus en plus fréquents… Tout en parlant, en déjeunant, en se promenant, une obsession s’installait : "Cette fois j’y vais, je lui prends la main… ou je lui touche la joue… ou je la prends dans mes bras…" et en même temps, il était délicieux de prolonger l’attente, de laisser doucement ce merveilleux sentiment faire sa place… L’amour ? Le désir ? Allez savoir… Et Anne ? Je la voyais tout aussi souvent, en cours principalement, ou à la bibliothèque qu’elle fréquentait assidûment, comme moi. Le trouble que je ressentais en sa présence était demeuré intact. Je lui disais toujours bonjour, j’essayais d’être patient et gentil mais, devant le peu de réaction, je commençais à me décourager. Il faut dire aussi que Lucile occupait une place grandissante dans mes pensées. Enfin, un soir, une quinzaine de jours après notre première rencontre, alors que nous nous faisions la bise, Lucile et moi, pour nous dire au revoir, le dérapage eut lieu. La pression de nos joues fut un peu plus appuyée, plus longue, plus tendre, et nos lèvres glissèrent enfin l’une vers l’autre. Lucile vint se coller contre moi, je l’enlaçai, je sentis ses seins fermes s’appuyer sur mon torse. Sa bouche s’entrouvrit sous ma bouche et sa langue se glissa autour de la mienne. Ma main se promena dans son dos et mon pouce chercha l’élastique du soutien-gorge, ...
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