La Croix
Datte: 22/04/2018,
Catégories:
fh,
amour,
volupté,
... tel un message codé : bientôt je l’enlèverai… La langue de Lucile dans ma bouche tournait lentement, caressant mon palais et mes dents. Elle se retira un instant et me mordilla les lèvres. Nos corps se communiquaient leur chaleur. Lucile s’écarta de ma bouche, prit ma tête entre ses mains, et plongea ses yeux dans les miens en souriant. Ses lèvres étaient humides de ma salive. Puis, sans cesser de sourire, elle imprima une pression plus forte dans mon dos, de ses mains, et son pubis vint se coller contre mon sexe. Elle imprima à son bassin un petit mouvement de rotation, très lent, et me dit : — Oh, Graham, pense à tout ce que nous allons faire ensemble ! Le bruit des portes coulissantes du bus nous ramena sur terre. Lucile échappa à mon étreinte et sauta dans le bus. — À demain ! Le bus démarra, je la vis me faire signe à travers la vitre. Je restai un moment sur place, complètement sonné. Ce baiser m’avait tout retourné. Un sentiment extrêmement singulier m’enveloppa, comme une eau tiède lorsque l’on se glisse dans un bain. Bien sûr, il y avait une grande part de bonheur, mais teinté d’une angoisse soudaine : c’est trop beau, cela ne peut pas durer, il va se passer quelque chose… C’était complètement irrationnel, je le savais, et contraire à mes habitudes. Quelque chose me poussait presque à résister, à ne pas me laisser submerger par mes sentiments naissants : cette fille va me rendre fou ! Je ne dois pas devenir dépendant de cette fille… Elle va me rendre dingue ! De ...
... retour chez moi, il me fut impossible de résister à la tentation de me masturber. Je fis cela nerveusement, debout, en me remémorant le regard de Lucile. Les choses se précipitèrent, bien sûr, à partir de cette date. Le lendemain, je tournais en rond en face du distributeur à café où nous avions pris l’habitude de nous retrouver, vers 10 heures. Je n’eus pas à attendre longtemps. Je la vis arriver par la porte vitrée, elle traversait la cour d’un pas vif. J’allai à sa rencontre. J’appréhendai à tort ces retrouvailles, puisque aussitôt elle vint se blottir dans mes bras, sans m’embrasser, mais avec infiniment de tendresse. Nous étions en plein milieu du passage, presque dans la cohue, ce n’était pas vraiment l’idéal pour une étreinte passionnée, mais j’étais prêt à la suivre sur tous les terrains. — Viens, dit-elle. Sans dire un mot de plus, elle me prit par la main et m’attira vers l’intérieur, direction les salles de cour. Nous dûmes parcourir quelques couloirs avant de trouver… je n’osais l’espérer, mais c’était bien cela qu’elle cherchait en se hissant sur la pointe des pieds à chaque fenêtre : une salle vide. La porte n’étant pas fermée à clé, ce qui n’avait rien d’étonnant dans cette fac, Lucile l’ouvrit de sa main libre, m’attira à l’intérieur d’un geste autoritaire, et referma tranquillement derrière nous. Un instant, nous nous sommes regardés un peu hésitants, cherchant chez l’autre les signes du désir… Puis elle approcha son visage du mien - seulement son visage - ...