Bohémienne (2)
Datte: 03/05/2018,
Catégories:
Erotique,
Si d’habitude Lucien avait tendance à sortir péniblement du lit lorsque sa mère le réveillait pour se préparer à aller au haras avec son père, cette fois-ci ses yeux s’ouvrirent d’eux-mêmes, le corps déjà en forme. Il ne s’était levé qu’une demi-heure plus tard que d’habitude ; il venait d’entendre la porte d’entrée claquer. En marchant vers sa fenêtre, il aperçut son père quitter le foyer en direction de son lieu de travail. Le cœur léger et même endiablé, l’amoureux se débarrassa vite de sa chemise de nuit et enfila des vêtements avant de descendre avaler son petit déjeuner d’une traite. Après quelques derniers préparatifs, il sortit de la maison en direction de sa douce. Le soleil et la chaleur étaient au rendez-vous. Lucien salua avec enthousiasme le facteur sur sa bicyclette puis, une fois proche du campement, s’assura que personne ne puisse le voir et descendit dans le terrain vague. Des enfants qui jouaient au-devant du campement le regardèrent avec curiosité, mais lorsque le Français croisa l’un des deux hommes à la grosse barbe noire qui l’avaient ramassé quelques soirs plus tôt, il se fit saluer dans ce langage toujours inconnu. L’être massif le mena ensuite vers une femme avec laquelle il échangea quelques phrases à une vitesse propre aux langues étrangères, et Lucien se vit récupérer ses habits, propres, qu’il avait abandonnés ici. Alors qu’il était en route pour rapporter sa tenue chez lui, son oreille capta une douce voix qui marmonnait une chanson qu’il ne ...
... connaissait pas. Le timbre, lui, ne lui était pas inconnu. Posant son paquet sur les marches d’une roulotte, il se dirigea vers cette voix qui semblait perdue entre des draps pendus sur des fils tendus sur chaque côté de deux caravanes. Il voyait les pieds humblement chaussés et la jupe noire d’une fille, qui sans aucun doute était celle qu’il était venue chercher. Tel un renard, il glissa entre les larges draps blancs, les chemises de jour et celles de nuit, avant de passer sa tête à la dernière ligne afin de vérifier qu’il ne s’était pas trompé. C’était elle. Elle ne l’avait pas vu, en train de mettre une pince en bois sur un drap. Elle se déplaça à l’opposé de Lucien, puis se cambra pour attraper une nouvelle pièce de linge. Durant ces quelques secondes, le jeune homme s’abandonna à un regard prononcé et désireux sur le fessier magnifique de cette jeune beauté, et avait en lui la chaleur corporelle redoublée d’intensité. Lorsque la belle se fut de nouveau relevée, elle fut admirée pour son visage, jeune, détendu, même insouciant. Les yeux masculins glissèrent ensuite sur la cascade de ses cheveux, sur sa gorge nue que cette bouche brûlait d’envie d’embrasser, puis sur la ligne courbe et nette de sa poitrine que le chemisier épousait à la perfection. Elle poursuivait sans lassitude sa chanson, tantôt en y intégrant quelques bribes de paroles, tantôt la fredonnant. C’était une bonne occasion pour la surprendre. Le doux prédateur fit le tour du drap derrière lequel il s’était ...