1. 44.1 Nico, le bac, l’été, les hommes et l’Imperium.


    Datte: 15/05/2018, Catégories: Entre-nous, Les hommes,

    ... Il faut avouer que j’ai un peu bu et que de ce fait mon agacement est exacerbé. Il me saoule à un point que j’ai envie de le frapper. C’est viscéral. Quand je pense à samedi dernier, à son départ avec les deux pouffes et avec Thibault… alors que là il est en train de me faire la morale… là, franchement, je perds les pédales… je ne vais pas le frapper physiquement, mais me servir des mots… ça sort tout seul, comme une petite bombe… « Coucher avec moi, je pense… en plus il était à mon goût… il a fallu que tu viennes t’en mêler…». Un coup de bluff, certes, car il faut bien l’admettre, ça m’a fait drôlement plaisir voir débarquer Jérém en mode macho jouer de ses gros bras pour me casser un plan à qui je ne tenais que très moyennement. Un premier coup bien visé, qui atteint sa cible en plein cœur. Sa main frémit… un léger mouvement de son regard et une inspiration par le nez, profonde et nerveuse, me font comprendre que le beau brun accuse le coup… « Tu vas pas baiser avec un bouffon pareil… » me lance-t-il avec mépris… voilà sa riposte : le mépris… « Pourquoi? Il n'était pas mal… même pas mal du tout… » je repars à l’attaque, culotté. « C’est pas un mec pour toi… » gronde-t-il… du mépris à la colère, sa contre-attaque monte en puissance… « Ah bon… » fais-je sur un ton ouvertement provocateur face à son culot « et maintenant tu sais quels mecs sont bons pour moi ou ceux qui ne le sont pas… le mec de la dernière fois à l’Esmé ce n’était pas un mec pour moi… celui de ce soir non ...
    ... plus… et… » « T'as pas a faire ta chaudasse avec tous les mecs… » il m’engueule violemment en levant le ton et en m’empêchant provisoirement de lui balancer une dernière cartouche qui, une peu plus tard dans la conversation, l’atteindra bien comme il faut. « Bah tiens, tu peux bien parler... » je me moque, mauvais. « Quoi donc... » il s’énerve… « Ça te va bien de me faire la morale... toi qui baise tout ce qui bouge… ». Je n’arrive pas à croire que c’est moi qui balance ces mots, que je lui fais ce rentre dedans, que je le provoque sciemment. Est-ce bien l’alcool qui fait renaître mon amour propre et qui fait tomber mes inhibitions… ou bien, mes mots sortent-elle sous l’effet d’une quelque expérience récente ayant entraîné certaines prises de conscience vis-à-vis de moi-même ? « Si t’as un truc à dire, vas-y… je t'écoute… » me lance-t-il, menaçant, en montant sur ses grand chevaux… « C'est bien toi » je continue sans me démonter « que samedi dernier n'a pas voulu baiser avec moi pour se faire un plan à quatre avec son meilleur pote et deux pétasses de la pire espèce... ». De lieux en mieux, ma désinvolture frôle l’outrage… décidemment je n’arrive pas à croire que j’ai le cran de lui balancer ça comme ça, sur ce ton mutin et presque méprisant. Non, définitivement ce n’est pas que l’alcool seul qui parle… mais bien un début d’amour propre… une renaissance dont j’entrevois clairement les causes… une tête le labranoir s’affiche dans ma tête… « C'est pas pareil... » me balance-t-il ...