1. Escapade


    Datte: 15/05/2018, Catégories: hh, hbi, hplusag, jeunes, inconnu, complexe, bizarre, telnet, volupté, hsoumis, cérébral, Oral hsodo, init,

    ... mais ne le connaissais plus. Tout autour de moi, la nuit était encore plus sombre que le noir. Je voyais à peine la route sous mes pieds nus. Je n’enfilai pas mes chaussures : j’avais trop mal. Le goudron s’infiltrait dans mes blessures, mais je ne le sentais même plus. Après tout, ce n’était plus mes pieds. Pas vrai ? Je me remis alors à penser au téléphone, à ma copine. Tout là-bas, elle devait s’être endormie, belle comme le jour, à côté de son combiné. Le lendemain, pensait-elle certainement, tout se serait arrangé. Le lendemain, se disait-elle en rêve, nous nous serions dit « Je t’aime ». Elle aurait sourit, moi aussi, et tous deux, on aurait oublié, on se serait aimé, on aurait vécu comme avant. Et puis, plus tard, nous nous serions retrouvés, nous aurions fait l’amour, tendrement, bestialement, sous le soleil d’été. Elle aurait crié, peut-être, et rit certainement, elle m’aurait offert son sourire franc, ses joues amoureuses, que j’aurais embrassées, et toujours le soleil, le soleil qui brûlerait nos peaux fusionnées, nos chairs en chaleur, nos corps passionnés. Tout là-bas, dans ses rêves, elle devait vivre des moments rares avec moi. Et le lendemain peut-être, se réveillerait-elle de bonne humeur, avec des projets en tête. Des projets que l’on aurait accomplis ensemble. Eh bien non. J’étais pied nu sur la route, seul dans le noir, à contempler l’écoulement du sang de ces pieds qui n’étaient plus les miens. Benjamin, celui qu’elle aimait, n’existait plus. Il était ...
    ... mort étouffé dans la voiture de son bourreau. Et moi, maintenant, qu’allais-je faire ? Je ne pus retenir quelques larmes. Je n’en retins d’ailleurs aucune et me mis à pleurer comme jamais je ne l’avais fait. Tout se brouillait autour de moi, la réalité se déformait. La route n’était qu’une mare grise. Je ne voyais même plus de sang. Tout bougeait autour de moi, un mouvement lent et ondulé. C’était plutôt agréable… Je me mis alors à sourire, mes joues baignées de larmes, mes lèvres tremblantes. Ah, ça alors ! Il n’y avait donc plus rien à faire ! Et puis d’ailleurs, pourquoi me poser toutes ces questions ? Depuis longtemps déjà j’avais quitté la réalité ! Je me mis à rire nerveusement. C’était un rire étrange, il était sans joie et ponctué de sanglots. Plus je souriais, plus j’avais envie de pleurer. Je me mis à crier. Je ne savais même pas s’il s’agissait là d’un cri de désespoir ou d’un rire, et c’était certainement les deux. Autour de moi la nuit semblait m’observer avec attention, étonnée, curieuse, amusée. Et je riais et pleurais encore et encore. Je me mis alors à marcher le long de la route, le long des arbres sur le côté. Je ne savais pas où cette route menait et je m’en foutais royalement. Il me fallait avancer, il me fallait marcher, il me fallait fondre mon corps dans la nuit, offrir à la route une pluie de larme, un fleuve de sang. Et encore d’autres idées absurdes. Tout, tout était devenu rien, et… ah ! Je ne savais plus du tout… Je ne savais plus rien. Je criai, je ...
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