1. Escapade


    Datte: 15/05/2018, Catégories: hh, hbi, hplusag, jeunes, inconnu, complexe, bizarre, telnet, volupté, hsoumis, cérébral, Oral hsodo, init,

    ... hurlai. Mes clameurs se perdaient dans la nuit, elles ne servaient à rien. J’étais impuissant. J’étais libre. Libre de rire et pleurer dans le profond de la nuit, pour rien, de marcher nulle part, pour rien, pour aller vers le rien. Après tout, pourquoi pas ? Je levai les bras et me tournai vers le ciel, sans m’arrêter. Mon hurlement, alors complètement ahuri, enveloppa la nuit et me tira des flots de larmes incontrôlées. Celles-ci me réchauffaient le visage, me rassuraient. Elles se collaient, s’agrippaient, tenaces, elles me caressaient d’une douceur maternelle, elles me disaient « Tout va bien », et faisaient briller mon sourire. Et ainsi mon cri se transformait en rire. Le rire le plus dénué de joie que je pusse répandre. Un rire vide, un rire absent, un rire qui ne demandait aucune explication, aucun sens. Mes larmes, quant à elles, continuaient de couler à flot, en un courant violent. Mes yeux étaient une source inépuisable, une fontaine d’eau salée. J’étais secoué tout entier. Les sanglots résonnaient dans mon corps, se répercutaient violemment à l’intérieur de mon ventre. Métronome détraqué, ma respiration n’était plus mienne, son rythme était si irrégulier que je ne pouvais rien prévoir. On aurait dit que mon corps criait encore plus fort que moi sa souffrance. Je lui avais arraché mon âme sans vergogne. Je n’avais même pas pris la peine de l’endormir. Je n’y étais pas allé par quatre chemins : mon âme, je l’avais empoignée de force, et tirée jusqu’à ce que les ...
    ... liaisons se déchirent, la blessant ainsi tout autant que mon corps. Quant à ma raison, n’en parlons plus : elle était étouffée là-bas dans la voiture, après s’être débattue pour tenter de survivre, en vain. Il ne me restait plus que mes larmes. Et mon rire. Alors la nuit avait dû, à ce moment, voir un fantôme déambuler sur la route, partir vers l’horizon. Un fantôme bruyant mais inoffensif. Attendrie par cet être qui rôdait, elle avait certainement ouvert grand ses bras rassurants, et, mère tendre et affectueuse, enveloppé le petit spectre d’un doux voile noir. Doux et pourtant si froid… Le temps avait passé. Je marchais toujours sur la route, la nuit était toujours aussi noire, mais je ne riais plus, je ne pleurais plus. Mon visage était maintenant figé, en une expression vide, par les larmes séchées. Lentement et machinalement, je posais un pied derrière l’autre, sans jamais m’arrêter. Mes écorchures me faisaient toujours assez mal, mais avaient commencé à cicatriser. Cela faisait déjà un certain temps que plus aucune voiture n’était passée. Il régnait un calme imposant. Je marchais discrètement, pesant chacun de mes pas, comme si un bruit de trop aurait réveillé les arbres endormis sur le bord de la route. Dans ma tête, il ne se passait plus rien. C’était comme si j’avais perdu la capacité de réfléchir. J’avais l’impression d’être imprégné du silence qui m’entourait. Il s’infiltrait en moi, envahissait mon esprit, prenait la place de mon cerveau. Je n’étais qu’une coque vide. ...