Les deux veuves
Datte: 20/07/2017,
Catégories:
f,
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couple,
extracon,
collection,
amour,
volupté,
cérébral,
revede,
Voyeur / Exhib / Nudisme
init,
... de sa jambe, reluquant ses cuisses découvertes. La veille, à l’hôtel qui les avait accueillis dans deux chambres contiguës, elle était venue vers lui au moment de se séparer pour la nuit, et elle l’avait embrassé sur les deux joues. Rouge d’émotion, les bras ballants, il était resté là, au milieu du corridor au tapis moelleux et aux lumières tamisées, le souffle court, bredouillant un « Bonsoir » machinal. En se couchant, il s’était encore un peu morigéné à voix basse. Longtemps, il avait continué à percevoir la douceur duveteuse de sa joue, la fraîcheur de son haleine, le moelleux de ses lèvres. Il avait gardé l’arôme de son capiteux parfum… et son odeur de femme. Au matin, elle l’avait accueilli avec un grand sourire à leur table de petit déjeuner et lui avait refait une double bise. En descendant, Eugène avait espéré et redouté ces bises que beaucoup de gens échangeaient au quotidien. Pour lui, paysan de la montagne, la bise n’était pas un simple « bonjour », même sa femme il ne l’embrassait pas ainsi pour un oui ou pour un non, ni le matin, ni le soir. Alors… Mathilde ! Non, pour lui, c’était plus qu’un simple geste de civilité. C’était un geste qui le prenait aux tripes, qui les lui tordaient dans tous les sens, qui lui mettait le feu à la tête, le cœur au bord des lèvres et faisait frémir tout son corps. Dans l’ascenseur qui l’avait amené de sa chambre à la salle à manger, il s’était même interrogé pour savoir comment il devrait se comporter ce matin-là : devait-il ...
... lui faire la bise, lui tendre la main, ou ne rien faire du tout, comme lorsqu’ils se voyaient dans son bureau ? Mais voilà, quand il était entré dans la salle à manger, elle était déjà là. À son approche, elle s’était levée et l’avait embrassé, d’une façon toute naturelle. Eugène avait ressenti, comme la veille au soir, ce même pincement au ventre lors du doux contact de sa joue, et en respirant son odeur, mélange d’eau de toilette, de savon et de shampoing. Il lui avait longuement souri, mais s’était abstenu de tout geste ou toutes paroles. D’ailleurs, il n’aurait su que dire. Il ne savait jamais que dire. C’est donc au retour de ce premier voyage que la séance de bises était devenue entre eux une sorte de rituel. Plus tard, bien plus tard, ils en riraient ensemble et Mathilde, pour taquiner Eugène, le rudoierait en lui rappelant ces premiers bisous et ces premiers contacts furtifs entre leurs corps. Eugène, toujours sur la défensive, continuera à en rougir, restant malgré lui un peu empoté face à ces niaiseries. À mon grand étonnement, Alice égrenait les amours naissantes de son défunt mari sans une once d’animosité dans la voix, sans le moindre sanglot ni la moindre intonation de reproche. Tout au contraire. Elle continuait à tenir le bout des doigts de Mathilde qui n’intervenait pas, et elle se contentait, lorsqu’Alice reprenait son souffle, de l’inciter à poursuivre son histoire. Une histoire qui était aussi et surtout son histoire à elle. Pour l’encourager, elle pressait ...