1. Où sont passés les poivrons jaunes ?


    Datte: 19/06/2017, Catégories: caférestau, nonéro, amiamour, consoler,

    ... femme. Je te parle de la vraie amitié, celle qui te fait battre le sang quand tu t’inquiètes pour ton ami, ou te sentir aux anges quand il est heureux.— Ouais.— Il y a quelques semaines, Fabrice m’a avoué avoir des… envies qu’il n’aurait pas dû ressentir. Pour moi, je veux dire.— Ouais ?— Ben tu sais, ce genre de choses qui te donne envie de poser les mains ou la bouche là où il faut pas…— Ah… ouais…— Du coup, je savais plus où me mettre…— Hum…— J’ai dit des horreurs…— Ouais ?— Ouais, genre il était possédé, et je sais plus quelle connerie…— Ah, ouais !— Putain mais t’es vachement loquace hein, pour un barman ! Pascal a éclaté de rire une nouvelle fois. J’aimais vraiment son rire. J’aurais bien aimé l’entendre tous les jours, même. Peut-être que ça m’aurait mis du baume au cœur pour toute la journée. J’ai souri, et j’ai fini mon café. Il était froid. — Attends, a murmuré Pascal en se levant. Il est allé me chercher un croissant. — Merci… Il me faisait fondre, cet homme. Touchant, attachant, et si gentil. La première fois que je l’avais vu, je l’avais pris pour un putain de macho décérébré. Mais rapidement, j’avais compris que c’était un homme sincère et délicat, qui se cachait des autres. Il portait un masque en permanence. Normal, pour un barman. Son rôle, c’était pas de se montrer, mais d’écouter les bobos de la clientèle. Puis, je crois bien qu’il aimait ça, le Pascal, écouter. Il aurait dû être psy. J’ai mordu à pleines dents dans le croissant, puis j’ai contemplé ...
    ... Pascal en mâchonnant. — Tu en penses quoi, toi, de tout ça ? ai-je quand même demandé.— De quoi, précisément ? a-t-il répondu d’une voix douce.— De l’amitié…— Entre un homme et une femme ?— Oui… Il a eu un sourire énigmatique, puis a baissé les yeux sur sa main. Elle se trouvait toute proche de mon bras, posée à plat sur le comptoir. J’ai aussi baissé les yeux sur elle, et l’ai regardée attentivement. Ce n’était pas une main paisible, ni innocente. Elle ne bougeait pas, mais on sentait bien qu’elle attendait, en quelque sorte, qu’elle palpitait d’attente. Je me suis sentie un peu troublée. — Tu vois bien ? a dit Pascal, encore plus doucement. Tu as compris.— Je ne suis pas sûre, ai-je rétorqué malgré tout. Et c’était vrai. J’étais désarçonnée, et envahie d’une drôle de sensation. Mais j’avais peur d’être parano. J’ai coulé en douce un regard curieux vers Pascal. Nos yeux se rencontrèrent et je les baissai aussitôt, me mordillant la lèvre. — Voilà, a-t-il conclu, et il est reparti dans un rire, mais plus grave qu’à l’accoutumée.— Explique, ai-je chuchoté.— C’est simple. On ne peut pas être ami avec une femme, surtout quand c’est une belle femme. Il y aura toujours du désir entre l’homme et la femme.— Mais…— Je sais, vous, les femmes, vous y croyez dur comme fer. Et pourtant, je suis certain que le mec, quel qu’il soit, il aura toujours une arrière-pensée, à un moment donné. Pour vous, les nanas, je sais pas. Sans doute que oui aussi. Mais je suis moins sûr. J’ai soupiré et posé le ...
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