1. Au coeur de l'espoir


    Datte: 31/05/2018, Catégories: fh, amour, Voyeur / Exhib / Nudisme massage, mélo, amourpass, Lesbienne

    Résumé de la première partie : rencontrée lors d’une formation, la Finlandaise Volna, passionnée de vitesse, m’a emmenée sur l’autoroute en roulant à 300 km/h. Au cours du trajet, nous avons échappé à une bande de violeurs et failli mourir de froid en nous endormant dans la neige pour contempler le ciel, mais nous sommes tombées amoureuses. Arrivées saines et sauves à Paris, alors qu’en cette fin d’après-midi nous sommes attablées à un café, Volna perd brutalement connaissance avant d’être emmenée aux urgences de l’hôpital Lariboisière où je dois la rejoindre au matin. __________________________ Mue par un besoin impérieux d’activer mes jambes, je marche ; peu importe la direction. Au hasard de mes pas, l’Hôtel de Ville, le pont d’Arcole sur la Seine, l’île de la Cité. L’angoisse. J’aurais mille fois préféré être emmenée par l’ambulance à la place de Valma. Je donnerais ma vie sans hésiter pour que cela n’arrive pas. Mais c’est arrivé. Elle est entre la vie et la mort, sans qu’il me soit possible de faire quoi que ce soit pour la sauver. S’il fallait sauter dans l’eau glacée pour qu’elle soit tirée d’affaire, je le ferais. Mais si elle vit, elle aura besoin de moi ; alors il faut que je vive pour elle. Maintenant il fait complètement nuit. C’est aussi la nuit dans ma tête. Valma est mon oxygène, et j’étouffe sans elle. L’idée qu’elle puisse disparaître me terrifie. Je retrouve mes peurs d’enfant, lorsque le noir m’effrayait ; je croyais y voir de monstrueuses créatures ...
    ... cachées, attendant que je croise leur regard pour m’attaquer. Aujourd’hui la menace se précise. La mort est tapie au plus profond de la nuit. Mon cœur est aussi lourd que s’il était en plomb. À cause du vent qui s’engouffre au-dessus du lit du fleuve, je suis gelée, d’un froid qui me transperce. Je porte son manteau, celui qu’elle m’a prêté il n’y a pas deux heures pour qu’on sorte la main dans la main. Le vêtement possède son odeur : je m’y engonce, col relevé, ceinture serrée. Il est chaud, et pourtant j’ai si froid… Marcher, avancer encore, pour essayer de ne plus penser et atteindre demain. Le parvis de Notre-Dame, envahi par les touristes, ne m’intéresse pas. Par le Pont Neuf, retour sur la rive droite. Les souterrains des Halles m’offrent un abri. Un jeune dealer me propose du cannabis. Non, je n’en veux pas, merci. Les boutiques, les cinémas et même les librairies m’indiffèrent. Nous serions peut-être allées là voir un film ensemble si tout n’avait pas basculé. Un homme et une femme se disputent violemment et ils en viennent aux mains, se portent des coups dans l’indifférence générale. La peur de la violence emmure insidieusement les cœurs – le mien aussi. Le mal a-t-il ce soir envahi le monde ? On étouffe ici. Je préfère encore le froid. Retour à la surface, sortie des entrailles nauséabondes de la terre ; forum des Halles, église Saint-Eustache. Un moment j’envisage d’entrer et prier pour Valma. Pourtant je n’ai jamais été croyante. Cela m’apparaît hypocrite d’avoir ...
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