Une affaire à suivre
Datte: 01/06/2018,
Catégories:
fh,
Collègues / Travail
dispute,
cérébral,
aventure,
Attaché commercial depuis sept ans, je viens d’atteindre la quarantaine. Je fais partie de la race des pigeons voyageurs. Chers amis lecteurs de Revebebe, vous allez sans doute faire le rapprochement avec mon nom de plume, Lucien Ramier. Mon terrain d’opération pour mon activité commerciale, en ces années, 1975-76, couvre absolument tout l’hexagone. Je vends des livres techniques chez les libraires et chez les professionnels de l’image. De passage à Lorient en Bretagne, je viens saluer M. Lebert, un de mes fidèles clients. — J’ai pensé à vous l’autre jour, lors de l’exposition de Marseille. J’ai rencontré, là-bas, votre fils qui vient de lancer le groupement d’achat des photographes de Corse.— Qu’est-ce que c’est que cette histoire ? répond le photographe. Je n’ai jamais eu de fils, vous devez faire erreur !— Mais quand je suis venu dans votre magasin, il y a quelque temps, j’ai bien été reçu, par un jeune homme qui vous ressemble. Devant la mine surprise de mon client, je me sens tout à coup gêné. J’ai dû dire une bêtise. Lebert se met à rire aux éclats. — Encore une fois, excusez-moi, je bats ma coulpe, avec ma fâcheuse tendance à fabriquer des familles ou à marier des gens dans mon imagination. Mais, j’ai quand même une bonne raison de penser que ce monsieur aurait pu être votre fils, car il a signé la commande du nom de Lebert.— Je peux vous certifier que ce garçon ne s’appelle pas Lebert, son vrai nom est Valentini. C’est un malin, il vous a donné une fausse identité. ...
... Sûr, c’est bien mon ancien employé que vous avez sans doute rencontré à l’exposition de Marseille. Il ne m’a jamais touché un mot, ajoute Lebert, sur ce qu’il voulait aller faire en retournant dans son pays natal. Enfin, ajoute le photographe pour terminer, soyez tranquille si vous avez fait affaire avec lui. Il est quand même sérieux, car je lui ai fait confiance pendant plus de cinq ans.— J’ai été très heureux de le revoir à Marseille et d’apprendre qu’il allait prendre une partie de la diffusion des livres techniques dans l’île de Beauté. Il vient de lancer un nouveau groupement d’achat en Corse. Vos propos me rassurent sur la suite à donner à cette affaire. Sans doute a-t-il voulu utiliser ma méprise sur son identité pour en retirer un avantage commercial ce jour-là. Tout en faisant l’état du stock de mon client lorientais, je ne peux m’empêcher, en moi-même, de m’inquiéter. Tout cela soulève en moi ce jour-là, un sentiment de méfiance. Pourquoi ce Valentini qui usurpe le nom de son ex-patron Lebert, m’a-t-il dit qu’il voulait payer le portcash, à l’arrivée à Bastia ? Mon directeur présent au salon en me félicitant de cette bonne affaire a attiré mon attention sur cette étrange façon de faire, de la part d’un nouveau client. Pourquoi surtout enfin, n’a-t-il toujours pas réglé la grosse facture de tout ce grand nombre de livres, six mois après cette rencontre de Marseille ? M. Lebert, obligé de s’absenter de son magasin, me laisse en compagnie de Maria Ledonec son employée ...