1. La Sauvageonne Kanouri


    Datte: 21/07/2017, Catégories: fh, Oral pénétratio, amourcach, prememois,

    ... menaçait d’être inféconde. Quoi qu’il en soit, le commerçant haoussa eut tôt fait de faire affaire avec mon père et, dès lors, je lui fus promise. C’était une échéance inéluctable que j’appréhendais depuis des mois. D’ailleurs, toutes les amies de mon âge étaient déjà mariées. Parmi les jeunes filles pubères du village, il n’y avait plus qu’Aïssatou et moi qui ne l’étions pas, mais le père de mon amie possédait beaucoup de terres, des vaches et autant de chamelles que les doigts des deux mains et plein de greniers remplis d’épis de mil et de sorgho tandis que ma famille était pauvre. — Ma fille, tu as de la chance, il est très riche et gentil de surcroît, argumentait mon père en vantant les mérites de mon prétendant, omettant de préciser qu’il avait presque trois fois mon âge et déjà plusieurs épouses. La cérémonie était prévue à la suite de l’Aïd el-Kebir, la grande fête du sacrifice, ce qui me laissait quelques mois pour me faire à l’idée et me résigner à l’immolation. oooOOOooo Du jour où je connus ma destinée, la colère ne me quitta plus. J’en voulus à mon père et à la terre entière, mais chez nous il n’est pas convenable ni admissible de se rebeller contre ses aînés, si bien que je tus mon ressentiment. C’est à cette époque que j’eus mon premier amant, mais je fautai assez innocemment, sans bien me rendre compte. Abdul était l’épicier du village mais son talent rhétorique tenait de la magie. Ce type était bien le seul qui pouvait me dérider en ces temps de morosité. Il ...
    ... n’esquivait pas pour autant les sujets scabreux et évoquait sans barguigner la perspective de mon prochain mariage. Il en plaisantait même et, comble du paradoxe, je parvenais à en rire. Mais avec lui, je basculais en un clin d’œil de l’humeur la plus maussade à l’hilarité la plus débridée. À n’en pas douter, le diable était l’allié d’Abdul, lequel endormait ma lucidité au point que je me montrais exagérément perméable à la dialectique fallacieuse de ce don Juan invétéré. — Je te donne deux paquets si tu es d’accord, lança-t-il ce jour-là, en une ultime tentative pour me soudoyer, et désignant la marque de biscuits fourrés dont j’étais friande. L’offre était d’autant plus alléchante qu’auparavant, le bougre avait pris soin d’apaiser mes craintes. Ce saligaud m’avait convaincue que l’exercice, à la manière dont il entendait pratiquer, était parfaitement infécond et tout à fait inoffensif pour ma virginité. Certes, j’étais sotte et naïve au point de croire n’importe quoi. Pour comprendre ma crédulité, il faut imaginer la jeune sauvageonne que j’étais alors. Comme la plupart des femmes Kanouri dans ces années-là, j’étais totalement analphabète, absolument inculte, foncièrement frustre et de surcroît, pour l’occasion, profondément contrariée. Certains nous croyaient un peu arriérés mais il n’en était rien. C’est seulement que le petit groupe ethnique des Kanouri présent dans la région du lac Tchad et dont je ressors directement de par mon lignage paternel autant que maternel se ...
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