Mal de mer - Histoires de Sexe

Mal de mer

... place.— Je vous crois, mais il ne s’agit pas que de cela ; nous sommes bien d’accord ?— En réalité, c’est à Léa de décider. Je suis son mari, c’est vrai, mais pas son maître. Et surtout, je ne m’en sens pas le droit depuis que je l’ai vue… avec vous et votre femme, avec ce client.— Cher John, je sais ce que vous allez me dire. Ce que vous avez ressenti, même si sur le moment vous n’avez pas perçu toute la puissance de ces moments, c’est de l’amour.— De l’amour ?— Bien sûr. Vous et Léa formez un couple magnifique. Il suffit de vous voir pour comprendre combien vous vous aimez. Vous connaissez beaucoup d’épouses qui s’offrent pour que leur mari se réalise dans son métier ?— On peut voir cela comme ça ; à moins que ce soit de la cupidité.— Vous l’injuriez, John. En avez-vous conscience ?— Excusez-moi, mais vous avez raison, je ne sais plus où j’en suis.— C’est très simple. D’abord vous avez été choqué que votre femme puisse avoir du plaisir avec un autre – moi en l’occurrence – alors qu’elle pensait faire le service minimum. Mais les femmes sont comme nous, en plus complexe. Léa a pris du plaisir par défaut, si je puis dire. Elle se croyait insensible et capable de résister. Résister à mon charme, c’est facile. Mais résister à l’ambiance, à sa première tromperie, à la puissance de suggestion du bateau, du tangage, des craquements de la coque, mais aussi imaginer que ma propre femme est complice, et surtout, surtout, vous savoir à quelques mètres seulement. Certaines ...

... auraient été bloquées par cela, mais votre Léa est sensible et romanesque. C’est tout son charme, sa fraîcheur.— Peut-être, mais moi…— Mais vous, c’est une évidence : vous avez découvert que vous aimez la regarder dans les bras d’un autre. Ne me dites pas que vous n’avez pas bandé en regardant… Bienvenue dans la confrérie !— La confrérie ?— Celle des candaulistes. Celle des hommes, et même des femmes qui aiment voir leur partenaire avec un autre. Qui apprécient qu’elle se livre à un inconnu, ou même à un amant régulier. Qui guette sur leur visage les marques du plaisir. Qui attendent que la jouissance arrive. Qui souhaitent que leur femme soit cochonne, extravertie, presque pute sous leurs yeux. Voilà ce que vous êtes, John, comme moi, je le suis depuis de nombreuses années.— Vous…— Bien sûr. C’est pourquoi je vous comprends si bien et ne juge pas lorsque vous acceptez ma proposition.— Mais Léa, pourquoi a-t-elle accepté de s’occuper de votre client ?— Souvenez-vous ; j’avais présenté cette rencontre comme une ultime condition pour que je tienne ma promesse.— C’est vrai.— Vous voyez, c’est encore pour vous qu’elle s’est soumise.— Soumise ? Peut-être au début ; c’est vrai qu’elle paraissait sur la réserve, mais ensuite, reconnaissez qu’il n’a pas fallu longtemps pour qu’elle devienne active.— Mais c’est tout le charme de Léa. Vous n’imaginez pas les compliments de mon client. Ce sont des gens qui ont l’habitude des escorts, mais même les plus douées ne peuvent pas apporter cette ...