1. Un jour, Lara


    Datte: 12/07/2018, Catégories: hplusag, hotel, telnet, Transexuels Oral hdanus, hsodo,

    C’est le jour J. Ou plutôt le jour L… L comme Lara. Pas Lara le retour, mais Lara la rencontre. Je suis dans mes petits souliers, à l’étroit dans mon jean (pas pour les raisons auxquelles un esprit mal tourné pourrait penser) et dans mes baskets. En fait, je porte des boots. L’instant fatidique approche, mes doigts tremblent sur mon levier de vitesse. Maladroitement, je gare ma voiture sur le parking de l’hôtel. Heureusement, à cette heure, il est quasiment désert, ce qui m’évite d’emboutir une aile mal placée. Dans l’état d’exaltation, d’inquiétude où je suis, je ne l’aurais pas ratée. Deux ans ! Cela fait deux ans que nous marivaudons sur la toile et qu’aux matins nos draps s’en souviennent. Jusqu’à ces dernières semaines, l’idée même d’une rencontre n’avait jamais été évoquée. Bien que ce soit mon fantasme préféré, j’avais affreusement peur alors je n’ai jamais osé aborder le sujet. Elle non plus d’ailleurs. Elle qui devait partager de semblables appréhensions. Mieux, aux termes de ces vingt-quatre mois, nous savions que nous habitions la même région mais chacun ignorait dans quel village l’autre vivait. Parce qu’en plus on est des ploucs. Au fil du temps, une vraie, une tendre complicité amoureuse s’est construite. Par ses photos-montages, par mes textes qui s’y raccrochent, par nos dialogues mi-loufoques, mi-tendres, mi-sérieux (j’sais ça fait trois moitiés mais elle les vaut bien !), nous avons établi un lien fort. Peu à peu, nous avons réussi à vaincre notre ...
    ... méfiance, nos craintes, à créer quelques brèches dans cette muraille floue qui nous protégeait, à instaurer un semblant de confiance dans la suspicion ambiante. Elle connaissait mon visage mais je n’avais jamais vu clairement le sien. Son sexe m’était plus familier que ses traits. Apparemment cette situation nous convenait à l’un comme à l’autre. La crainte d’être déçus par la réalité vraie, celle qui fait des plaies et des bosses, se révélait trop forte. D’autant que notre imagination fertile nous permettait d’inventer quasiment chaque semaine de nouvelles aventures. Ces fantasmes virtuels satisfaisaient nos désirs sans trop nous exposer. J’avais renoncé à cette idée jamais exprimée d’une possible rencontre physique. Jusqu’à ce lundi du mois dernier ! Ce jour-là, elle m’écrivit dans un courriel qu’elle souhaitait voir notre relation évoluer, se matérialiser. Bien que dans son mail, ne soit jamais explicitement évoquée la question d’un fesse à fesse «en vrai», ce message me prit totalement au dépourvu ! Pourtant nous n’étions qu’à la fin du printemps. Si totalement d’ailleurs que je ne réalisai pas immédiatement la nature véritable de la demande. Ma réponse dut la décevoir car je lui renvoyai la balle en me cachant, comme d’hab., derrière la formule : — C’est toi la maîtresse de notre œuvre, alors à toi de décider… Le courriel suivant fut nettement plus direct. Surmontant sa timidité, dépassant ses interdits, elle me l’avoua franco de port, dans un texte où la question de savoir si ...
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