1. Un jour, Lara


    Datte: 12/07/2018, Catégories: hplusag, hotel, telnet, Transexuels Oral hdanus, hsodo,

    ... c’était du lard ou du cochon ne se posait plus. Elle mettait les points sur les « i » à l’imbécile que j’étais : le monde virtuel ne la satisfaisait plus, elle désirait que nous nous rencontrions… physiquement. Quelques semaines de tractations pour trouver un créneau de liberté commun, pour définir le lieu du match, toujours sans révéler où nous habitions, m’amènent, non pas sur la route de Memphis, mais sur ce parking de l’Étap Hôtel de Triffouillemois des Saints Doyes. J’aurais pu me contenter du Formule 1 de Têtromoux du Vit, mais les douches et les toilettes sont dans le couloir alors forcément, c’est moins classe ! Et moins discret. Je coupe le contact. Je reste un instant immobile, les mains crispées sur le volant. Dernière hésitation, dernière possibilité de se défiler. L’envie de la connaître, le désir de la prendre dans mes bras ont raison de mes ultimes velléités de fuite. Je m’extrais de ma caisse, le cœur battant la sarabande, l’estomac à l’envers. Je suis plus remué que j’ai pu l’être pour mon premier rendez-vous amoureux quelques décennies auparavant. En marchant vers la porte de l’hôtel, je me remémore certaines péripéties de nos négociations. Si ce fut elle la grande instigatrice, après ses premières propositions, ses doutes réapparurent et je dus faire feu de tout bois, user de toute ma tchatche, de tout mon charme (!) pour la convaincre. Yes we can ! Le climat de confiance qui règne entre nous a aboli, en tout cas à mon égard, ses peurs quasi-paranoïaques ...
    ... du regard de l’autre, mais il lui restait la crainte que son apparence ne me déçoive. Qu’aurais-je dû dire moi avec ma « légère surcharge pondérale », mes années, mes cheveux poivre et gris, ma myopie naissante ! En fait, j’avais les mêmes craintes qu’elle. Les mots que j’employais pour la convaincre servaient aussi à me rassurer. M’enfin ! Il est trop tard (pratiquement !) pour reculer ! Je tape le code d’ouverture de la porte d’entrée de l’hôtel… Chambre 221 ! Cela doit vouloir dire deuxième étage ! Un regard à droite, à gauche ! Personne ne me suit ! Personne ne m’a vu ! Je vais aussi tourner parano ! Mon attitude est débile ! J’ai tellement envie de la rencontrer ! Mais le quotidien vous poursuit ! La peur du qu’en-dira-t-on est très forte même si on la nie ! Je ne vais quand même pas prendre l’ascenseur pour l’échafaud ! Je grimpe quatre à… non soyons honnête : trois à trois les escaliers ! Le palier ! Je m’oriente ! 217… 219… 221 ! J’y suis ! Mon cœur bat la chamade ! Pire que mon premier rendez-vous, j’t’dis ! Mon estomac est noué ! J’ai la chair de poule ! Et Popaul qui fait déjà des siennes ! Je frappe selon le code que nous avions convenu : trois coups, une pause, deux coups, une pause, un coup ! Les Français parlent aux Français ? Manque juste le gestapiste de service. J’ai l’impression d’entendre sa respiration de l’autre côté de l’huis. Le battant pivote lentement sur ses gonds. Je m’avance. Un pas et encore un pas. Je suis dans la chambre. Avant tout autre chose, ...
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