1. Un jour, Lara


    Datte: 12/07/2018, Catégories: hplusag, hotel, telnet, Transexuels Oral hdanus, hsodo,

    ... je referme soigneusement la porte, on ne sait jamais. Je me retourne. La pièce est, comme elle l’a souhaitée, dans une semi-obscurité. Quelques rayons lumineux se faufilent par les interstices des volets baissés, empêchant le noir total. Mes yeux, s’habituant à la pénombre, la trouvent enfin. Silhouette inquiète, réfugiée dans le coin le plus éloigné de la fenêtre. Round d’observation ! Immobilité ! Seul le bruit de nos respirations un tant soit peu oppressées ! Notre inquiétude est palpable. C’est trop con, on ne va pas rester figés comme deux statues ! Prenant mon courage à deux mains, je m’approche : — Bonjour, Lara ! La cata ! Ma voix, que j’aurais voulue chaude et sensuelle, comme celle de Sinatra croonant «Strangers in the Night» accoudé au bar, ressemble au mieux au coassement d’une grenouille en rut près d’une mare à la tombée de la nuit. Elle doit me trouver franchement ringu ! Qu’une envie : faire demi-tour et m’enfuir à toutes jambes ! Run Forrest, run. Heureusement lorsqu’elle me parle, je constate que sa voix est, de la même manière, cassée, voilée par la trouille. — Tu n’as pas eu trop de mal à trouver ?— Non, les indications que tu m’as données étaient très claires. De parler me rend un peu d’assurance, ma voix devient moins chevrotante. Je continue : — Le temps ne t’a pas paru trop long ? Putain ! Quelle classe ce dialogue ! Digne d’Audiard ! Nous étions meilleurs sur le net. Mais il faut éliminer cette gêne qui nous étreint. — Non ! J’ai eu tout le loisir ...
    ... de me préparer. Après ces quelques mots d’une haute qualité culturelle, le silence se réinstalle, aussi pesant. Vraiment pas évident ! On doit avoir l’air hachment malins, tous les deux ainsi plantés ! Sensation de contempler une de ces nombreuses photos qu’elle m’a envoyées. Même dans cette chambre, alors qu’à peine un mètre nous sépare, elle parvient, pour quelques ultimes secondes, à maintenir ce flou artistique, à rester dans l’ombre, à se cacher derrière les rais infimes du soleil. Toute de noire vêtue : elle a passé son petit gilet sur cet espèce de boléro qui lui colle comme une seconde peau. Sa jupette en cuir complète sa toilette. Je la devine plus que je ne la vois, dressée sur ses hauts talons, émue, fragile silhouette tremblotante. D’accord, mon état ne vaut guère mieux. L’angoisse me gagne et m’étouffe. Soudain… Je suis incapable de dire qui a fait le dernier pas… Je sens son corps s’écraser contre le mien. Elle tombe littéralement dans mes bras. Instinctivement, je l’enlace. Mes/ses bras l’/m’enserrent doucement, tendrement. Sa tête se niche au creux de mon épaule. Nez dans sa chevelure. Subtilité de ses fragrances, de son parfum. Canal N° 5 probablement, elle m’en a souvent parlé. Doigts caressant dans ses cheveux blonds artistiquement décoiffés. Deux personnes à la mer qui se raccrochent l’une à l’autre pour ne pas sombrer. Dès que le vent soufflera, je repartira… Instant d’émotion intense. Seconde unique et à jamais passée… Plus jamais, nous n’aurons cette ...
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