Le bonheur dans le pré
Datte: 15/07/2018,
Catégories:
fh,
jeunes,
campagne,
Collègues / Travail
amour,
volupté,
Voyeur / Exhib / Nudisme
nopéné,
init,
... pas ! Sa voix est dure, cinglante, malgré les pleurs qui la secouent. Je suis perdu, anéanti autant qu’elle, mon érection me paraît obscène et d’ailleurs, heureusement, s’effondre à la vitesse Grand V. J’ai la certitude immédiate d’avoir cassé quelque chose, commis l’irréparable, torpillé notre Amour, cet Amour que je voyais si grand, que je voulais si fort et éternel. Et lorsqu’Agnès se redresse enfin, je tombe dans le trou noir de son regard furibond et méprisant, de ses yeux sombres baignés de larmes de colère et de honte. Je voulais lui offrir le bonheur, je n’ai fait que la blesser et je récolte rage et mépris. Froid mépris, confiance bafouée, honte de s’être abandonnée, je ressens les sentiments mêlés qui la bouleversent. — Oh Gérard, tu gâches tout ! Le ton douloureux de sa voix brisée m’anéantit. ***** Deux jours, deux longues journées passées avec Agnès, à ses côtés, mais aux antipodes de son cœur. Deux jours de calvaire, de pulsions refoulées, de désespoir honteux. La douce, ma belle bohémienne, ne m’adresse plus la parole que pour les nécessités du boulot. Plus de sourires attendris, plus de sous-entendus complices, Agnès me bat froid, me toise avec mépris, me glace par son attitude sévère. Rien de ce que je peux dire ou faire ne semble pouvoir l’atteindre, la toucher, l’infléchir. Assis dans l’herbe, appuyé contre mon tronc d’arbre, je remâche ma peine, insensible au spectacle magnifique d’un soleil encore triomphant qui baisse à l’horizon. Perdu dans mes regrets, ...
... je ne goûte pas la beauté du spectacle offert par l’astre rougeoyant, mon regard fixe mes doigts de pieds sans les voir. Je suis vidé de toute substance, happé par un trou noir dévorant, gangrenant. Les amours adolescentes sont toujours excessives, leurs élans prodigieux, leurs effondrements tout autant. Mon cœur épuisé fait un bond tout à coup, la lumière a changé, l’ombre vient brutalement de se fixer sur moi. Je n’ai rien entendu, rien perçu, et mon regard étonné découvre une silhouette immobile à quelques pas de moi. Se découpant sur le disque solaire vermillon, une ombre paisible m’observe. Mes yeux, aveuglés par le contraste violent, mettent du temps à s’acclimater, à reconnaître cette silhouette. Mais mon cœur, lui, n’a aucun doute, s’affole devant cette apparition inespérée. Cette longue jupe légère flottant doucement, ses épaules gracieuses, ce visage encore flou, c’est Agnès, Mon Agnès ! Ma vue s’accommode, j’aperçois le dessin fuselé de ses jambes en ombre chinoise, la blancheur du chemisier zébrée par les mèches de ses longs cheveux sombres. Et surtout, surtout le doux sourire qu’elle m’adresse, son regard bienveillant et attendri. Sa main se tend, m’invite à la rejoindre. Ankylosé, je me lève avec peine, m’approche timidement d’elle et… reçois de plein fouet une gifle magistrale. Décontenancé, ahuri, je reculerais sûrement si je ne voyais le visage d’Agnès s’éclairer : — Imbécile, va ! Sa voix est douce, son sourire me fait fondre. Et ses lèvres s’approchent, sa ...